David Leisterh annonce quitter la vie politique nationale et régionale: “Plus de 500 jours de néant, c’est dingue”
David Leisterh dit “stop” : le président du MR bruxellois et formateur depuis 500 jours annonce sa démission, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Il reste néanmoins bourgmestre de Watermael-Boitsfort.
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Le président du MR bruxellois David Leisterh a annoncé mardi sur les réseaux sociaux sa démission des actuels pourparlers régionaux à Bruxelles et son retrait de la vie politique nationale et régionale, pour se concentrer sur son maïorat de Watermael-Boitsfort.
“Je me retire du jeu, je quitte la vie politique active, nationale et régionale. Parce que continuer dans les conditions actuelles, ce serait trahir la sincérité, le courage, la responsabilité“, annonce-t-il sur son compte Instagram, plus de 500 jours après la victoire de son parti aux élections régionales.
La dernière tentative de constituer un budget bruxellois avec six partenaires (MR, PS, Les Engagés, Groen, Open VLD et Vooruit), visant à économiser un milliard d’euros d’ici 2029, était bloquée mardi dans des attentes mutuelles du MR et du PS, les partis arrivés aux deux premières places en juin 2024.
“Plus de 500 jours de néant, c’est dingue. J’en prends ma part de responsabilité, évidemment, mais je crois aussi que notre système politique ne permet plus de répondre à l’urgence bruxelloise“, ajoute-t-il.
Ce lundi, le PS pressait David Leisterh de revenir à la table des négociations. “Mais à quoi bon, quand certains interlocuteurs ont construit un mur du non directement sur la table ?” Le libéral considère que “la gauche” cherche en réalité à revenir aux affaires dans cinq ans sans les libéraux “pour continuer comme avant“.
Retour sur les 506 jours de David Leisterh formateur:
Sur le plan local, David Leisterh poursuivra son mandat de bourgmestre de Watermael-Boitsfort, “et puis peut-être, lancer ma petite aventure entrepreneuriale“. Il formule l’espoir qu’en partant, il puisse aider à “réveiller quelques consciences” et affirme que “gouverner, ce n’est pas s’accrocher, c’est agir“.
Des réactions politiques suite à l’annonce
Le président du PS bruxellois Ahmed Laaouej a dit respecter, dans une réaction à l’agence Belga, la décision de David Leisterh de quitter la vie politique régionale, saluant “la qualité des relations entretenues avec lui ces derniers mois“. Au-delà, M. Laaouej souligne que “la priorité des prochains jours et semaines reste l’adoption rapide d’un budget pour l’année 2026 soutenu par une majorité en capacité d’installer un gouvernement pour répondre aux urgences sociales, environnementales et économiques de la Région bruxelloise“.
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, s’est dit “déçu, complètement emmerdé et même fâché par cette annonce“, lancée “sans m’en parler une dernière fois par crainte que je ne te fasse changer d’avis“. “C’est que tu en ressentais le besoin“, ajoute-t-il sur les réseaux sociaux, saluant une décision qui “privilégie tes valeurs au pouvoir“. Le Montois affirme qu’il ne donnera pas ce soir d’indications sur les suites à donner à cette démission.
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Le président de l’Open VLD, Frederic De Gucht rend hommage à “une personne exceptionnelle” qu’il considère comme un ami : “Tu vas manquer à Bruxelles, mais tu seras un atout encore plus précieux pour Boitsfort. Je te souhaite le meilleur dans toutes tes futures missions!“.
La cheffe de file des Engagés à Bruxelles, Gladys Kazadi, a dit regretter cette décision de M. Leisterh, “sans la juger“, et a salué “son engagement et le travail réalisé au cours de ces dernières semaines.” Elle assure que son parti est prêt à reprendre les discussions “dès cette semaine, dans un esprit constructif et responsable, pour aboutir rapidement à un accord“.
La secrétaire d’Etat bruxelloise Ans Persoons (Vooruit) a tenu à remercier David Leisterh mardi soir après l’annonce de sa démission comme formateur “pour la collaboration agréable et humaine de ces derniers mois. Les circonstances étaient tout sauf idéales, et je respecte sa décision. Mais nous devons aller de l’avant. Bruxelles a besoin d’un gouvernement déterminé et soucieux de ses citoyens. Nous devons donc rapidement nous réunir à nouveau avec les partis concernés pour poursuivre les travaux et prendre des décisions“, souligne la socialiste flamande.
Avec Belga – Photo : Belga Image
■ Explications d’Anaïs Corbin dans le journal de Marie Charette





