Santé mentale : un manque de place criant en institution pour les jeunes
Anxiété, phobies scolaires, consommation de substance… Depuis le Covid, le mal-être des jeunes ne cesse de grimper. Et pourtant, il faut parfois des mois d’attente pour espérer une prise en charge en clinique.
Manque de place, structures spécialisées trop rares… Les lits se remplissent et la liste d’attente se fait longue. À la Clinique La Ramée par exemple, seulement 15 lits peuvent accueillir des patients de 12 à 18 ans. Avec la rentrée scolaire, les demandes augmentent mais les lits sont tous occupés. Le constat reste le même à la Clinique Fond’Roy. Sur 34 lits proposés pour les 18-30 ans, tous sont occupés.
Il n’y a pas de formule magique pour les cliniques, elles font au mieux. “Les patients pour lesquels il y a une prise en charge urgente nécessaire et pour lesquels il n’y a pas de suivi mis en place à l’extérieur, on essaie de les faire rentrer assez rapidement. Par contre, pour les patients qui ont déjà des possibilités de soutien, on les fait rentrer dès qu’on peut“, explique Nell Lambert, pédopsychiatre à la Clinique Fond’Roy.
Plus de lits ou une meilleure prise en charge
Les places ne suivent pas, la demande est criante… Alors quelles solutions ? Faut-il augmenter les lits ou trouver d’autres alternatives ? Les réponses varient.
“Je ne suis pas persuadé qu’il faille augmenter les lits“, estime Marie Delhaye pédopsychiatre à la Clinique La Ramée. “Par contre, je pense qu’on est plus dans un mouvement de prise en charge ambulatoire intensive qui permet de désocialiser les jeunes le moins longtemps possible.”
De son côté, la pédopsychiatre Nell Lambert considère qu'”il y a un manque de places, clairement. Et un manque de moyens sachant que les lits pour les 18-30 ans sont financés comme des lits par les adultes, sauf que la prise en charge est beaucoup plus intensive et doit être beaucoup plus multi-disciplinaire.”
Au total, moins de 100 places sont mises à disposition pour les jeunes qui souhaitent se faire hospitaliser en psychiatrie dans toute la capitale.
En 2025, 43 % des 18-24 ans déclaraient souffrir d’un mal-être, contre 30 % dans la population générale. Et en Belgique, les troubles anxieux ou dépressifs touchent particulièrement les 18- 29 ans, surtout les femmes.
■ Reportage de Jamila Saïdi M’Rabet, Nicolas Scheenaerts et Manu Carpiaux





