Anderlecht : plusieurs dizaines de personnes se mobilisent contre la gentrification sur les bords du canal

Plus d’une cinquantaine de personnes ont occupé vendredi à compter de 18h00 des bâtiments du bassin de Biestebroeck, sur le bord du canal à Cureghem, pour protester contre leur destruction en vue de construire des logements de luxe.

Des banderoles portant des messages comme “Non aux logements de luxe” ont été pendus depuis les fenêtres. D’autres slogans tels que “Cureghem aux habitants, non aux promoteurs” ont été déroulés sur la voie publique. Les manifestants ont aussi occupé l’espace public devant les locaux. Une fanfare improvisée, des jeux et quelques plats en libre service ont animé la soirée. La dislocation du rassemblement à l’extérieur a commencé peu après 21h00.

524 logements sont prévus dans le projet

Le projet contesté est porté par le consortium Immobel/BPI sous le nom d’A’Rive (anciennement Key West). Il prévoit 524 logements (dont une tour de 84 m de haut) et 383 places de parking. Inter Environnement Bruxelles (IEB) a introduit un recours en mai dernier contre le permis d’urbanisme et le fait qu’il soit délivré sans étude préalable sur les incidences environnementales. Les manifestants s’opposent à la logique de gentrification sur les bords du canal de Bruxelles.

2.700 €/m²

Le prix annoncé pour les appartements les moins chers est de 2.700€/m²“, ont souligné les personnes occupant les lieux dans un communiqué. “Pas besoin d’un dessin pour saisir que ces logements ne sont pas destinés aux Anderlechtois concernés par la crise du logement“. Une habitante présente au rassemblement souligne également ; “On ne veut pas de ces tours, parce que la région et la commune l’ont décidé mains dans les mains avec les promoteurs dans leurs intérêts, qui sont en fait contraires aux nôtres. On voit bien qu’ils ne se soucient pas réellement de la vie des cureghemois“.

Parmi les effets redoutés d’un tel projet, elles pointent une pression à la hausse sur les loyers environnants, une augmentation de la congestion automobile ou encore une privatisation des abords du canal les rendant inaccessibles au public.

Le groupe appelle par ailleurs à ce que ces bâtiments vides puissent être occupés en cette période hivernale par des personnes sans abri, qui souffrent du manque de places d’hébergement.

Y. Mo. avec Belga