Le secteur culturel s’oppose aux mesures contraignantes imposées
Le secteur culturel “refuse d’être un simple embrayage pour la mise en place de ‘grands événements’ de la mi-août” et s’oppose à ce qu’on lui impose une fois de plus des mesures plus contraignantes que celles imposées à d’autres secteurs.
C’est ce qu’annoncent mercredi plusieurs fédérations et associations au lendemain du comité de concertation ayant décidé d’un calendrier de déconfinement pour la culture. Elles appellent à “une clarification immédiate et responsable des lignes définies” pour permettre une réouverture effective dans des conditions minimales viables le 9 juin.
►Le calendrier de déconfinement de la Culture débutera le 9 juin
Pour le secteur culturel, ce que le comité de concertation de mardi a proposé est “déjà un redémarrage trop tardif”. “Pourquoi attendre le 9 juin ? C’est repousser de presque un mois, sans aucun argument sanitaire valable, l’amorce d’une reprise; c’étaient des dizaines de spectacles, d’ateliers culturels, de festivals qui étaient en suspens et vont une fois de plus être annulés ou reportés. Ce sont des centaines d’artistes, de travailleurs du secteur culturel qui se retrouvent une fois de plus sans travail”, fustigent ces associations et fédérations.
►Festivals bruxellois : pas de BSF ni de Couleur Café, mais d’autres événements estivaux
“Pas un mot sur les activités culturelles avec des adultes à l’intérieur, hors représentations“, déplorent-elles. Pour ces fédérations et associations, les jauges qui seraient autorisées le 9 juin pour les spectacles ne sont pas aussi favorables que celles qui ont été présentées (200 personnes en intérieur, 400 personnes en extérieur). “En effet, passées à la moulinette réductrice de matrices (CIRM/CERM) fortement empreintes des réalités de l’évènementiel, et de surcroît conjuguées avec des mesures de distanciation complémentaires (1M50 à 360°), lesdites jauges seraient réduites à 30% de leurs capacités d’origine. Intenable, inacceptable”, répondent-elles.
Des jauges trop faibles
Et de rappeler que les perspectives incertaines annoncées pour juillet obligent les organisateurs de festivals de moyenne envergure à annuler leur édition 2021. “Ce qui nous est présenté comme une ‘ouverture’ ne sera donc, pour la plupart des salles et pour les productions prévues en extérieur, qu’un nouveau temps mort”, dénonce encore le secteur. “Malgré tous nos protocoles rigoureux, malgré tous nos efforts pour offrir au public des spectacles et des activités culturelles dans des conditions de sécurité optimale, le printemps culturel n’aura pas eu lieu”, regrette-t-il, se qualifiant de “variable d’ajustement”.
Les associations et fédérations soulignent que les mesures d’accompagnement et de protection sociale pour les travailleurs tout comme les compensations financières et indemnisations sont insuffisantes. A leurs yeux, il est indispensable de poursuivre toutes les mesures de protection sociale jusqu’à la reprise totale des activités pour tous les opérateurs culturels et l’absorption de tous les reports. Parmi elles, on retrouve l’UPAC-T (Union de professionnel·le·s des arts et de la création travailleur·euse·s), l’ACC (Association des centres culturels de la Communauté française de Belgique), l’ASSPROPRO (Association des programmateurs professionnels), l’ASTRAC (Réseau des professionnels en centres culturels), Court-Circuit (Fédération d’organisations de Concerts), la FCI (Fédération de la culture indépendante Baudouin) et la FEAS (Fédération des employeurs des arts de la scène).
Toutes des organisations qui avaient cité, parmi 40 plaignants, l’Etat en référé la semaine passée “dans l’ultime espoir d’obtenir sans autre délai la reprise des activités culturelles avec public en intérieur et en extérieur”. Leur action reste plus que jamais d’actualité, disent-elles d’ailleurs alors que l’audience d’introduction s’est tenue ce mercredi.
Belga- Photo:BX1