Des soignants s’élèvent contre la proposition de loi sur l’extension de l’avortement
Les parlementaires souhaitent voter une loi visant notamment l’extension du droit à l’IVG jusqu’à 18 semaines de grossesse. “Ils veulent passer en force, approuver des mesures qui n’ont obtenu le soutien ni de la majorité des experts consultés, ni des gens de terrain“, lance le collectif. “Il faut maintenir le délai d’avortement à 12 semaines, comme c’est le cas actuellement“, martèle-t-il. “Je ne peux donner mon aval à une décision qui permet d’interrompre la vie d’un enfant à 20 semaines (d’aménorrhée). A 20 semaines il sent, ressent, réagit, répond“, illustre la gynécologue et praticienne en haptonomie depuis plus de 25 ans, Arielle Nuchowicz. Un témoignage complété par celui de sa consœur gynécologue, Elisabeth Zeller: “18 semaines de gestation, c’est 20 semaines de grossesse, soit plus de la moitié d’une grossesse. Le fœtus est à ce terme déjà un être fini qui poursuivra sa maturation jusqu’au terme, de plus il est viable à quelques jours près. Il interagit non seulement avec sa mère, mais également avec son environnement“.
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Le collectif des “soignants opposés à l’extension de la loi sur l’avortement” demande donc au monde politique d’ouvrir la porte au dialogue. “Une consultation approfondie du corps médical ne serait-elle pas nécessaire avant le vote d’une loi qui touche à la vie? A moins que les politiques n’aient la science infuse.” D’après les dernières statistiques disponibles, en 2018, 444 femmes belges sont allées avorter aux Pays-Bas où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est autorisée jusqu’à 22 semaines de grossesse. Elles étaient 1.473 en 2000.
Belga – Photo: Belga/JOHN THYS