Elections 2019 en Flandre : le Vlaams Belang grand gagnant, la N-VA en baisse
N-VA et Vlaams Belang n’obtiennent pas de majorité à deux.
Après le dépouillement de quasi tous les votes, les partis du gouvernement flamand sortant N-VA, Open Vld et CD&V perdaient ensemble 19 sièges lors du scrutin régional de dimanche. Le Vlaams Belang passe de 6 à 23 sièges. Pour la première fois depuis 1995, il n’y a pas d’élu de l’Union des Francophones.
La N-VA doit se priver de 8 sièges au parlement flamand et en conserve 35. Le Vlaams Belang, deuxième parti de Flandre, obtient 23 sièges. Suivent le CD&V avec 19 sièges, l’Open Vld (16 sièges), Groen (14 sièges) et le sp.a (12 sièges). Le PVDA (PTB) fait son entrée au parlement flamand pour la première fois avec quatre élus.
L’actuelle coalition N-VA, CD&V et Open Vld garde sa majorité avec 70 sièges sur 124. N-VA et Vlaams Belang n’obtiennent pas de majorité à deux.
La Flandre essuie le choc du Vlaams Belang
En 2014, la N-VA avait siphonné le parti d’extrême-droite réduisant sa représentation à 3 sièges à la Chambre. Cinq ans plus tard, le VB revient avec 18 sièges. La N-VA perd pas moins de 8 sièges mais se maintient très largement en tête avec 25 sièges.
A deux les formations “flamandes nationales” représentent 43 sièges dans le groupe linguistique flamand et aucune majorité n’y semble possible sans la N-VA. Le président Bart De Wever ne s’y est pas trompé. Il a lancé un avertissement dès dimanche: il ne tolérera pas la constitution d’un gouvernement fédéral sans majorité en Flandre. Et à l’échelon de la Communauté flamande, la N-VA, pratiquement incontournable, dirigera les discussions.
La question du maintien du cordon sanitaire autour du Vlaams Belang est sur toutes les lèvres. Jamais le VB n’a participé au pouvoir. M. De Wever n’a pas pris position. Il faut respecter la volonté de l’électeur, a-t-il fait remarquer. Il s’entretiendra avec tous les partis flamands et verra avec le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, comment il conçoit l’avenir de sa formation. Mais tant le CD&V que l’Open Vld ont déjà averti: ils ne rompront pas le cordon.
La rupture de cette politique ne semble donc pas pour demain. A l’échelon fédéral, la situation pourrait rapidement confiner à l’imbroglio. La suédoise, sanctionnée par les électeurs, n’a pas de majorité même complétée par le cdH.
La N-VA a répété qu’elle ne gouvernerait ni avec les Verts, ni avec le PS si ce n’est pour préparer le confédéralisme, ce dont les intéressés ne veulent pas. La crise pourrait durer longtemps. Si les blocages persistent, les seules possibilités de contourner la N-VA et le VB résideraient dans un arc-en-ciel (socialistes-écologistes-libéraux), sans majorité dans le groupe linguistique flamand, ou alors une formule quadripartite.
En attendant, la radicalisation d’une partie de l’électorat pose de sérieuses questions. La Flandre semble suivre la voie d’une série de plus en plus longue de pays européens submergés par le populisme de droite.
Avec Belga, image Belga