Une nouvelle espèce d’abeille a été découverte à Schaerbeek

Nouvelle espèce abeille Anthidie Sept-Epines - Natagora Bernard Pasau

Un naturaliste de l’association Natagora a découvert et photographié le 3 juillet dernier une nouvelle espèce d’abeille dans la friche Josaphat à Schaerbeek : une femelle d’anthidie sept-épines (Anthidium Septemspinosum, de son nom latin), une abeille de la famille des Megachilidae qui n’avait jamais été observée en Belgique.

Cette abeille, qui est d’habitude visible sur un territoire menant de l’Espagne à la Russie, en Mongolie et au Japon, mais aussi en France et dans le sud de l’Allemagne, semble prendre la direction du nord de l’Europe : l’anthidie sept-épines avait en effet déjà été observée aux Pays-Bas, en juillet 2019. Cette fois, c’est la première fois qu’une telle abeille est observée en Belgique. C’est Bernard Pasau, un naturaliste volontaire de l’association Natagora, qui a découvert cet insecte pollinisateur sur la friche Josaphat à Schaerbeek, le 3 juillet dernier : “De retour chez moi, j’ai vainement cherché à identifier l’individu photographié dans la base de données naturaliste Observations.be. L’équivalent international de cette base de données, Observado.org, m’a rapidement mis sur la piste d’Anthidium septemspinosum. J’ai transmis l’information au site Wild Bees in Brussels, où plusieurs spécialistes de renom sont intervenus pour valider mon identification”.

Cette abeille est dite “cotonnière”, c’est-à-dire qu’elle installe son nid dans la terre, un orifice mural ou une tige creuse, et le garnit d’un coton végétal obtenu à partir du duvet des plantes qu’elle récolte grâce à ses mandibules.

L’anthidie sept-épines est la 103e espèce d’abeilles recensées sur la friche Josaphat (sur l’ancienne gare de triage de Schaerbeek), dont 24 espèces sont rares ou très rares. Cette nouvelle observation confirme donc l’importance de cette friche pour la faune et la flore dans la capitale, “en raison de son caractère ouvert, de sa flore préservée des pesticides, de son statut reconnu de halte migratoire, de l’importance que lui confère la communauté scientifique et des services qu’elle rend et rendra encore dans le contexte des bouleversements climatiques à venir”, précise Natagora par voie de communiqué.

La friche Josaphat, située sur les territoires de Schaerbeek et d’Evere, fait actuellement l’objet d’un plan d’aménagement directeur (PAD) qui prévoit notamment la construction de plus d’un millier de logements, d’une gare RER, de deux écoles, d’une crèche, de bureaux, de commerces et d’un hôtel. Ce PAD est toutefois l’objet de nombreuses critiques de riverains et naturalistes, qui s’inquiètent de l’impact de ces constructions sur la biodiversité.

Gr.I. – Photo : Natagora/Bernard Pasau