Viviane Teitelbaum : “Quand on critique la politique d’un pays, on ne se dit pas antiaméricain ou suisse”

La députée bruxelloise libérale, Viviane Teitelbaum, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw. Ensemble, ils sont revenus sur la question de l’antisémitisme mais aussi du sexisme.

La députée a été à l’origine d’une pétition contre l’antisémitisme suite aux événements qui ont eu lieu en France. “J’ai contacté une série de personnalités allant de Sam Touzani aux frères Dardenne en passant par Bea Ercolini, Guy Archer ou Sylvie Lausberg. Une vingtaine a cosigné ça avec moi et on a ouvert. En moins de trois jours, on est à 1.100 signatures. Tenir des propos antisionistes, ce ne sont pas des propos critiques à l’égard d’un gouvernement. Quand on est critique la politique d’un pays, on ne se dit pas antiaméricain ou suisse. On critique la politique d’un gouvernement. L’antisionisme n’a rien à voir avec la politique. On tient des propos qui mettent la faute de tous les malheurs du monde sur Israël, ce n’est pas la critique de la politique. Dire je suis antisémite cela ne passe pas mais dire antisioniste cela passe. L’antisémitisme est le problème de la démocratie. Les juifs sont le canari dans la mine et la baromètre de la démocratie. Ils alertent.”

Un 8 mars sous forme de grève

Viviane Teitelbaum est également revenue sur une publicité de la Stib pour le tram 9. La député écologiste Magali Plovie avait dénoncé cette campagne et s’était faite insulter sur les réseaux sociaux. Les députées ont interrogé le ministre de la Mobilité PAscal Semt car un employé de la Stib avait marqué son approbation par rapport à une propos sexiste. ” La réponse de Pascal Smet n’était pas à la hauteur mais ce n’est pas la première fois. Beaucoup de femmes politiques ont des réactions houleuses sur les réseaux. Je dépose plainte systématiquement maintenant. Pascal Smet part dans une analyse dans laquelle il explique que nous devons faire attention à ce que nous mettons. Et il part sur l’humour, que nous comprenons rien à l’humour, que c’est du 2e degré. Nous étions choqués de sa réponse qui banalisait le sexisme sur les réseaux sociaux.”

Le 8 mars se tiendra la journée du droit des femmes. Cette année, le Conseil des femmes a demandé aux femmes de faire grève. “Souvent, on se réunissait en faisant des marches et cette fois-ci, c’est une grève. Nous ne sommes pas habitués à ce que les femmes prennent possession de l’espace public de cette manière. C’est une voix qui compte et elle est le moins prise en compte. Il n’y a pas un pays où l’égalité totale existe.” 

L’intégralité de l’Interview

V.Lh.- Photo: BX1