Versus : faut-il offrir de l’eau gratuitement dans les restaurants ?

Faut-il recevoir gratuitement de l’eau du robinet lorsque l’on va au restaurant ? La question divise alors qu’elle est écrite dans les projets du nouveau gouvernement régional wallon. De quoi inspirer les Bruxellois ? Michel Geyer pose la questions à ses invités dans Versus. 

La notion de liberté surgit rapidement dans le débat : “En tant que restaurateur, je suis pour la liberté“, explique Hubert de Bellefroid, restaurateur. “Chacun doit pouvoir faire ce qu’il a envie de faire“. Une idée partagée par un autre restaurateur, Fabian Hermans : “Cela doit rester un choix du restaurateur. Il faut rappeler que c’est un fameux chiffre d’affaire au niveau de l’horeca, entre 5 et 7% du chiffre d’affaire global. Or, ce manque à gagner risque de se répercuter ailleurs“.

Une notion économique qui est encore un frein pour beaucoup de restaurateurs. Bruno Mola a lui créé une plateforme qui recense les 700 restaurants en Belgique qui proposent de l’eau gratuitement : “Parmi ces restaurants, aucun n’a accusé de perte suite à l’adhésion au projet. Il faut dire qu’il y a entre 0% et 20% de clients qui le demandent. Leur offrir de l’eau pourrait même améliorer leur expérience et les inciter à investir leur argent sur autre chose…“. Pour David Marquenne, secrétaire général de la FIEB, “l’important est que le consommateur soit informé sur l’eau qu’il reçoit (…) mais il est évident que si la carafe d’eau gratuite est généralisée, cela aura un impact économique“.

L’eau du robinet est encore perçue par beaucoup comme ‘différente’, “pourtant l’eau du robinet est parfaitement potable” rappelle Bernard Van Nuffel, président de Vivaqua. “Le goût n’est pas le même car elle a besoin d’une légère adjonction de chlore pour être parfaitement conservée lors du transport. Mais c’est une eau qui a une excellente qualité biologique et minérale“.

Pourtant, obliger les restaurateurs enverrait un mauvais signal selon David Marquenne : “En tant qu’industrie, on prend beaucoup d’initiatives pour diminuer l’usage du plastique. Or, quand on parle d’horeca, on parle souvent de bouteilles consignées. Une telle mesure serait donc maintenant contre-productive“. Bruno Mola conclut en soulignant l’importance de la crise climatique actuelle : “On se trouve aujourd’hui dans une crise climatique qui demande des changements. S’il est possible de réduire notre empreinte carbone via l’eau, je trouve que l’on devrait le faire“.

T.Dest 

Partager l'article

18 septembre 2019 - 19h10
Modifié le 18 septembre 2019 - 19h10