Une statue de la liberté mise en cage devant l’ambassade des Etats-Unis

Quelques militants d’Amnesty International ont enfermé jeudi matin une statue de la liberté dans une cage devant l’ambassade des États-Unis pour protester contre la mise en détention de demandeurs d’asile et la séparation des familles.

D’authentiques cris d’enfants migrants séparés de leurs parents ont été diffusés le temps de l’action. “Face au refus de l’ambassade de nous rencontrer et même de recevoir les signatures de nos pétitions, nous n’avons pas eu d’autre choix pour nous faire entendre que de recourir aux hauts-parleurs et à une mise en scène choc”, explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. “Arracher des enfants des bras de leurs parents ou tuteurs pour avoir demandé une protection est une violation flagrante des droits humains, de même que la détention arbitraire de demandeurs d’asile. Nous exhortons les autorités américaines à enfin mettre en place des politiques qui traitent les migrants et leurs familles avec dignité, équité et respect”, ajoute-t-il.

Malgré la signature par le président Trump en juin 2018 d’un décret prévoyant que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents, Amnesty International constate que la pratique subsiste le temps que leurs demandes d’asile soient traitées. L’ONG ajoute qu’aucune mesure n’a été prise pour réunifier les familles séparées avant la signature de ce décret.

Les militants ont mis en avant le cas de Valquiria, une mère brésilienne maintenue en détention et séparée injustement de son fils depuis plus d’un an alors qu’elle sollicitait une protection internationale. Valquiria et son fils, âgé de sept ans, ont fui le Brésil après avoir été menacés de mort par des trafiquants de drogue. Ils ont été arrêtés sans justification après avoir déposé leur demande d’asile à la frontière, à El Paso, au Texas, avant d’être séparés de force et sans explication le lendemain. Le 10 septembre 2018, Valquiria a vu sa demande d’asile rejetée, de même que son appel en mars dernier. Toujours emprisonnée, elle a très récemment introduit un autre recours.

Un total de 35.000 signatures ont été recueillies à travers deux pétitions pour Valquiria et pour l’ensemble des demandeurs d’asile placés en détention et séparés de leurs familles.

Belga – Photo : Ophélie Delarouzée