Une minute de bruit pour sensibiliser sur la violence dont sont victimes les femmes

Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées lundi vers midi place De Brouckère à Bruxelles dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Affublées d’une main mauve, symbole de la lutte féministe, elles répondaient à l’appel de la plateforme Mirabal à faire une minute de bruit pour faire entendre la voix des femmes qui n’en ont plus, les victimes de féminicide.

Après la manifestation nationale qui a réuni 10.000 personnes à Bruxelles dimanche, la mobilisation contre les violences infligées aux femmes se poursuivait lundi, avec l’appel à faire du bruit. Les cris et autres tintamarres de casserole ont résonné pour donner une voix aux mortes mais aussi pour faire avancer le combat, “pour réveiller les personnes qui ont encore une voix“, a souligné une manifestante d’Oxfam. Nathalie, Julie, Louise, Aurélie… Les noms des 100 victimes de féminicide en Belgique depuis 2017 ont été déclamés ainsi que la date et le lieu de leur assassinat.

Le nombre de femmes tuées parce qu’elles sont des femmes est comptabilisé depuis deux ans par le blog Stop Féminicide, créé par des associations féministes. Aucun chiffre officiel sur la question n’existe cependant et le nombre de féminicides pourrait dès lors être plus important. Le compte des associations ne se base en effet que sur une relative exposition médiatique. Quatorze noms de “femmes du Sud” ont ensuite été lus, “des femmes engagées pour les droits humains mais qui ont été attaquées parce qu’elles étaient des femmes“, explique Carine Thibaut, directrice de campagne pour le CNCD-11.11.11.

Des activistes brésiliennes ou chiliennes assassinées pour leur engagement, les soeurs Mirabal assassinées en 1960 en République dominicaine mais aussi la jeune allemande Carola Rackete, poursuivie en Italie pour avoir récupéré en mer et ramené des migrants au port de Lampedusa en dépit du refus de l’Italie de lui donner accès à son sol, ont notamment été citées.

L’action, qui se déclinait à travers tout le pays, s’est terminée sous une nouvelle minute de bruit.

https://twitter.com/PhilippeClose/status/1198957550055698432

Belga / Image: BX1

■ Un reportage de Camille Tang Quynh et Yannick Vangansbeeck