Une centaine de personnes manifestent pour ouvrir les permis de travail aux sans-papiers

Une centaine de personnes se sont rassemblées lundi, place Saint-Jean à Bruxelles, à proximité du parlement bruxellois, pour lancer une campagne d’interpellation en ligne adressée au ministre-Président bruxellois Rudi Vervoort (PS) ainsi qu’à son ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt (DéFI). Cette initiative demande à ouvrir plus largement les procédures d’octroi des permis de travail aux personnes sans-papiers sur le territoire régional.

Une grande banderole sur laquelle on pouvait lire “Travailleurs sans-papiers aussi en première ligne. Des permis de travail, maintenant ! État d’urgence sanitaire”, avait été déployée sur une balustrade du parlement bruxellois. Sur la place, des manifestants ont formé le message “Permis de travail” avec des lettres inscrites une à une sur des feuilles de papier, tandis que d’autres scandaient des slogans en faveur d’une régularisation.

Portée entre autres par la CSC, le MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et le réseau ADES, la campagne permet d’interpeller les deux élus régionaux par un tweet ou un mail. “La pandémie a exacerbé la situation déjà trop précaire dans laquelle vivent des milliers de personnes sans-papiers en Belgique”, a avancé le secrétaire fédéral de la CSC Bruxelles Philippe Vansnick.

“Reconnaître le travail au noir des sans-papiers”

Le syndicat rappelle que les Régions sont compétentes pour l’octroi des permis de travail et de la législation sur l’occupation des travailleurs étrangers. “Si la Région donne une autorisation à un travailleur étranger pour travailler, l’Office des étrangers devrait donner un titre de séjour permis unique, depuis la transposition de la directive Permis unique du 3 janvier 2019”, explique Eva Jimenez, responsable syndicale pour les migrants à la CSC Bruxelles. “On demande d’assouplir ce dispositif pour que comme dans d’autres pays – en Italie, en Espagne ou en Suisse – on puisse reconnaître le travail au noir des personnes sans-papiers. Ils travaillent entre autres dans des métiers essentiels, comme dans la distribution alimentaire, ceux qui gardent à domicile des personnes malades, âgées ou des enfants, les travailleuses domestiques…

Le syndicat demande encore d’ouvrir l’accès aux formations professionnelles aux personnes sans-papiers et la transposition complète de la directive européenne “Sanctions”, qui vise à protéger les migrants de l’exploitation par le travail.

Avec Belga – Photo : Belga/Siska Gremmelprez

Partager l'article

14 décembre 2020 - 13h50
Modifié le 14 décembre 2020 - 16h31