Strasbourg dénonce la rénovation envisagée du Parlement européen à Bruxelles

Les autorités alsaciennes ont publié mardi un encart dans plusieurs médias – dont le journal Le Soir en Belgique – pour dénoncer la rénovation programmée de bâtiments du Parlement européen à Bruxelles, un “luxe” à leurs yeux alors que ceux de Strasbourg sont disponibles.

L’Europe a-t-elle les moyens de se payer le luxe d’un tel investissement“, demandent la maire de Strasbourg, l’écologiste Jeanne Barseghian, ainsi que les présidents des conseils départementaux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, de l’Eurométropole de Strasbourg et de la région Grand Est.

Ils se disent surpris d’apprendre qu'”il est prévu de rénover l’hémicycle de Bruxelles, une partie de la reconstruction du bâtiment Paul-Henri Spaak (…), pour un montant de l’ordre de 500 millions d’euros”. Des chiffres qui ne sont toutefois pas confirmés officiellement, projet et montants devant encore être tranchés, probablement au printemps prochain.

Les autorités territoriales françaises parlent d’un “aménagement en doublon” difficilement justifiable “à l’heure d’une crise économique et sociale d’ampleur“. Elles dénoncent le caractère obsolète d’un bâtiment de 30 ans à peine alors que celui de Strasbourg est “économe en énergie“. Elles voient aussi un manque de transparence dans les procédures et réclament un débat public.

La compétition entre les deux sièges principaux du Parlement européen s’est accrue avec la crise du coronavirus, la capitale alsacienne étant délaissée par les eurodéputés depuis le printemps dernier, alors que le calendrier annuel prévoit 12 sessions plénières de 4 jours à Strasbourg.

Symbole de la réconciliation franco-allemande après la Seconde Guerre mondiale, le siège strasbourgeois est remis en question pour des raisons pratiques, budgétaires et environnementales: le travail des commissions parlementaires et des groupes politiques, ainsi que les “mini-sessions” plénières, se font à Bruxelles, où les députés européens passent le plus clair de leur temps. En outre, la migration mensuelle de Bruxelles à Strasbourg pour les plénières génère un impact logistique et environnemental.

Soutenu par de nombreux députés, le transfert à Bruxelles du siège du Parlement, qui représenterait une économie d’une centaine de millions d’euros par an, exigerait toutefois une improbable unanimité des États membres de l’UE, la France pouvant y mettre son veto.

Belga