Soupçons de pédophilie en classe verte d’une école maternelle de Forest

Certains reprochent à la direction de l’école d’avoir tenté d’étouffer les faits au détriment des enfants.

Une centaine de parents d’élèves en colère ont été reçus mardi soir à l’hôtel de Ville de Forest au sujet d’un fait de mœurs tenu secret par le pouvoir organisateur. Une instruction est en cours, a fait savoir le parquet de Bruxelles.

En novembre dernier, une enfant de 4 ans a parlé à ses parents d’actes qui semblaient abusifs au retour d’une classe verte en région liégeoise. Ceux-ci l’ont conduite à l’hôpital et SOS Enfants a confirmé la suspicion d’abus. Ils ont prévenu l’école communale un lundi matin, à la veille du départ d’un second car au même endroit. Le pouvoir organisateur a alors renforcé la surveillance, assure-t-il, mais il n’a pas empêché le voyage ni alerté par la suite les parents d’élèves.

Des reproches à la direction de l’école

Des parents, qui ont appris l’affaire par la famille concernée, ont averti en décembre le délégué général aux droits de l’enfant Bernard De Vos. Ce dernier a immédiatement envoyé un courrier au pouvoir organisateur, qui n’a répondu qu’à la mi-janvier. Un mail anonyme a récemment été envoyé aux parents pour les informer de la situation. Certains reprochent à la direction de ne pas avoir répondu à leurs questions. Pour eux, le choix d’étouffer cet incident se fait au détriment des enfants, car les risques de récidive auraient pu être minimisés.

Quand des enfants vivent en collectivité et qu’il y a une suspicion d’abus, il est habituel et indiqué d’informer les éducateurs les plus proches, les parents notamment, pour leur permettre d’être attentifs à des signes d’abus“, estime Bernard De Vos, qui endosse le rôle de médiateur entre les parents et le pouvoir organisateur. “Je n’ai pas à leur reprocher le fait qu’il y a peut-être eu un abus, mais à partir du moment où il y a des suspicions d’abus, mettre les parents hors jeu est terrible. Ils se sont sentis trahis“, regrette-t-il.

L’école, au courant, n’a pas informé les parents

Marie Caty, un parent d’élèves, a publié son histoire personnelle sur Facebook. “Aujourd’hui, la maman que je suis est pétrifiée“, écrit-elle. Sa fille de 6 ans est partie en classe verte du 11 au 14 novembre 2017. A son retour, rien d’inquiétant n’était à signaler mais un mail anonyme les informe plus tard qu'”un enfant du premier groupe parti la semaine avant a été victime d’un viol. Ces faits sont avérés. Un rapport médical formel a été établie“, continue-t-elle.

Informé par les faits, l’école n’a pas prévenu les élèves avant le second voyage la semaine d’après. “Il n’y avait selon eux, pas de danger… A quoi bon informer les parents quand il n’y a pas de coupable identifié ? Et puis, nous apprendrons lors de la réunion d’urgence le soir du 6 février qu’il était délicat d’annuler un voyage scolaire, car, tout de même, décevoir 60 enfants, cela ne se fait pas”, écrit-elle, choquée avant d’ajouter : “Je suis abasourdie ! Comment les choses ont-elles pu se passer de cette façon ? Comment a-t-on osé nous priver d’une telle information ?

Reportage: Michel Geyer et Thierry Dubocquet

Texte: Belga

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07 février 2018 - 17h00
Modifié le 08 février 2018 - 10h11