Service minimum dans les prisons : mesure indispendable ou atteinte au droit de grève ?

Le service minimum dans les prisons en cas de grève des agents pénitentiaires devrait bientôt entrer en application. Le texte, approuvé cette semaine à la Chambre, était attendudepuis longtemps par les associations de défense des droits huamins, comme l’Observatoire international des prisons, mais pas par les les syndicats qui continuent de s’y opposer.

Les directions prisons sont chargées d’élaborer un plan et de fixer le personnel nécessaire pour assurer le service minimum.

A la CGSP Prisons, Michel Jacobs fulmine : le texte rate sa cible, dit-il. Et il y aura très probablement de la résistance. “Les grèves ne sont pas si fréquentes et elles ne sont jamais menées pour des questions de salaires mais bien de conditions de travail.”

Pour la coprésidente de l’OIP (Observatoire internationale des prisons), Marie Berquin, cette mesure est indispensable : “En cas de grève dans les prisons, les détenus sont livrés à eux-même. Cela a un impact énorme sur le quotidien des détenus, qui n’ont plus pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, accès aux visistes ou à leur avocat, au préau. Les douches sont perturbées, comme la distribution des médicaments et des repas. Les conditions de vie des détenus pendant les grèves s’apparent à des traitements inhumains et dégradants. Ils sont entièrement dépendants des agents pénitentiaires. ”

La police et les militaires se chargent d’assurer le service, répond Michel Jacobs. “Dans certains établissements, la situation est déjà inhumaine en tant normal. Pour les détenus et les travailleurs.”

Avec :

Marie BERQUIN, coprésidente de l’OIP – Observatoire International des prisons
Michel JACOBS, secrétaire fédéral de la CGSP Prisons

M, le mag de la rédaction, du mardi au vendredi à 18h25

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15 mars 2019 - 19h48
Modifié le 15 mars 2019 - 19h51