Schaerbeek : un dépassement d’au moins six millions d’euros pour la rénovation de la piscine

En travaux depuis plusieurs mois, la piscine de Schaerbeek fait boire la tasse aux finances communales. Alors que Schaerbeek avait budgété 2,2 millions d’euros, elle devrait à présent dépenser 8,6 millions d’euros. En cause : des travaux qui s’ajoutent au fil du temps.

En 2016, Schaerbeek et Beliris, l’accord de coopération entre l’Etat fédéral et la Région bruxelloise, signent un accord pour la rénovation complète de la piscine Neptunium. Il faut remettre la piscine aux normes et moderniser l’infrastructure. Un budget de 7,6 millions est alors prévu. Beliris prend 5,4 millions à sa charge et la commune, 2,2. Dans la convention, identique pour chaque projet, Beliris précise que les surcoûts seront à charge de la commune.

Jusque là, rien d’anormal. Sauf qu’au fur et à mesure, les travaux augmentent. Ainsi, on découvre de l’amiante. Lorsque la cuve est totalement vidée, le carrelage saute. Les gardes-corps de la tribune ne sont finalement plus aux normes… Résultat, le budget augmente pour atteindre aujourd’hui les 16 millions d’euros. “Avec le retard, l’entrepreneur nous demande également des indemnités, ajoute Vincent Vanhalewyn (Ecolo), échevin des Travaux publics. Lui demande 3 millions de dommage, nous les estimons à 300.000. Il faudra trouver un compromis.”

Pour Schaerbeek, Beliris a mal anticipé les problèmes. Selon Beliris, personne ne pouvait les prévoir. “Nous ne pouvions pas découvrir l’amiante tant que la piscine était encore exploitée, précise Marianne Hiernaux, porte-parole de Beliris. Nous n’avons pas pu faire tous les tests destructifs. C’est la même chose pour la cuve. Nous ne pouvions pas prévoir que le carrelage allait sauter.”

Beliris tout comme la commune sont d’accord sur le fait que ces travaux doivent être faits pour avoir un lieu de qualité et durable par la suite. Tous les suppléments ont été validés par Scharbeek qui a d’ailleurs avancé 6,3 millions d’euros au fur et à mesure. “Nous n’avons pas pu faire certains projets mais maintenant, nous ne pouvons plus nous permettre des dépassements, conclut l’échevin. Nous demandons donc à Beliris et à la Région bruxelloise d’intervenir.”

Un accord de principe

Beliris est dans le portefeuille de la Première ministre, Sophie Wilmès (MR). Beliris travaille à chaque fois avec une enveloppe fermée de 125 millions d’euros. L’arbitrage entre les projets fait l’objet d’un accord politique. Si le projet de rénovation du Neptunium est plus onéreux, il faut donc prendre l’argent sur un autre dossier. Pour le moment, Beliris a remis 611.000 euros sur la table. Mais cela n’est pas assez pour la commune. ” Beliris souhaite trouver des pistes pour aboutir à un projet durable et de qualité, ce qui constitue la ligne directrice de son action, explique-t-on au cabinet de la Première ministre. Nous sommes donc pleinement  disposés en concertation avec la commune et la Région bruxelloise à dégager des solutions  afin d’assurer la viabilité budgétaire du projet en revoyant l’enveloppe fermée de l’intervention de Beliris.”

Beliris attend donc la Région bruxelloise afin d’entamer des discussions à trois. La Région bruxelloise souhaite entamer des négociations pour modifier l’avenant mais il faudra attendre la rentrée de septembre.

Au niveau de la réouverture de la piscine, le retard s’accumule également. Le désamiantage a été terminé en février mais le confinement a compliqué le déroulement des travaux. Théoriquement la piscine devrait rouvrir fin 2021, mais en matière de respect du planning, la plus prudence est de mise.

Vanessa Lhuillier

  • Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Thibault Nagy et Stéphanie Mira