Sauvetage de Brussels Airlines : projet d’accord entre le fédéral et Lufthansa

Le gouvernement fédéral et la compagnie aérienne allemande Lufthansa sont parvenus à un projet d’accord au sujet du sauvetage de la filiale belge Brussels Airlines, ont indiqué mardi des sources gouvernementales.

Un prêt de 290 millions d’euros sera accordé à Bruxelles Airlines, d’une durée de six ans, avec comme garantie pour le gouvernement que cet argent restera au sein de Brussels Airlines. Lufthansa s’est également engagé à mettre 170 millions d’euros sur la table pour la restructuration et la recapitalisation de la compagnie belge.

Le gouvernement recevra aussi un gage sur les actions de Lufthansa dans Brussels Airlines (si la filiale belge n’est pas en mesure de rembourser le prêt et que Lufthansa n’intervient pas, ces actions reviendront au fédéral), ainsi que deux sièges au sein du Conseil d’administration de la compagnie belge.

Plusieurs autres conditions font également partie de l’accord, comme la préservation de la marque Brussels Airlines, le fait de voler sous licence belge, et le positionnement du siège social à Bruxelles. Ainsi qu’une réduction de l’empreinte écologique de la compagnie belge.

Un arbitrage sera prévu durant la durée du prêt, en cas de non-respect des garanties par Lufthansa.

Le projet doit encore passer entre les mains du kern, mardi soir, et ensuite les conseils d’administration de Brussels Airlines et Lufthansa, de la Commission européenne et du Fonds allemand de stabilisation économique, pour validation.

Plusieurs organisations environnementales désapprouvent l’accord

Via un communiqué, plusieurs organisations environnementales (Greenpeace, Bond Beter Leefmilieu, Inter-Environnement Wallonie et Zomer Zonder Vliegen) ont annoncé désapprouver l’accord. “L’aviation est un secteur problématique dans la lutte contre la crise climatique. C’est le secteur qui connaît la plus forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Nous pouvons comprendre que le gouvernement fédéral veuille soutenir Brussels Airlines et sauver les emplois. Cependant, l’aide gouvernementale ne doit pas devenir un chèque en blanc avec l’argent des contribuables“, évoquent les organisations.

C’est pourquoi il est incompréhensible que cet accord ne soit pas lié à une taxation équitable, c’est-à-dire proportionnée à l’impact environnemental du secteur, à des objectifs climatiques ambitieux et à des conditions sociales. Cet accord ne garantit d’aucune façon que l’argent public permettra de protéger les employés, l’environnement et le climat, simplement parce qu’il ne prévoit pas l’engagement de Brussels Airlines dans une trajectoire climatique conforme aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat“.

Si les organisations soulignent un “verdissement positif de la flotte“, cela ne représente qu'”une goutte d’eau dans l’océan si aucune mesure n’est prise pour limiter le nombre de vols. Paradoxalement, le gouvernement fédéral soutient même le contraire en exigeant des garanties de croissance“, évoque-t-on également dans le communiqué.

ArBr avec Belga – Photo : Belga

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21 juillet 2020 - 14h06
Modifié le 21 juillet 2020 - 18h24