Raciste, Myria ? “Accusation vexatoire et diffamante”, répond François De Smet

Mercredi dernier, Selma Benkhelifa, l’avocate de Walid Charaabi, l’un des prévenus poursuivis devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour traite d’êtres humains et organisatin criminelle, accusait Myria de “racisme institutionnel”.

Le centre fédéral migration s’est constitué partie civile contre neuf des 12 personnes poursuivies. “Il a dû y avoir un cafouillage chez Myria qui a demandé à son avocat de ne se constituer partie civile que contre les migrants et pas contre les hébergeurs. (…) La consitution de partie civile faite par Myria est raciste et discriminatoire car en dehors de sa nationalité qui est différente de celle des trois autres hébergeuses, il n’y aucune différence dans le dossier.”, déclarait l’avocate à notre micro.

Une accusation grave, que Myria ne pouvait laisser sans réponse, réagit le directeur du centre. Dans un texte publié sur facebook, François De Smet rappelle qu’à côté de ses prises de position en faveur des droits fondamentaux, Myria a également pour tâche de lutter contre la traite et le trafic d’êtres humains.

“Après analyse du fond du dossier, il nous est apparu que l’infraction de trafic retenue par le ministère public (pour rappel, au passage, c’est le parquet qui poursuit, pas Myria!) se justifiait pour neuf personnes, qui auraient – d’après le dossier – retiré un avantage financier ou patrimonial de leurs actes (condition nécessaire pour que soit constituée l’infraction de trafic). Ce n’était pas le cas de trois personnes, en effet, pour nous, elles n’auraient même pas dû être poursuivies de chef de trafic d’êtres humains. Le fait que ces trois personnes soient par ailleurs de nationalité belge n’a AUCUNE espèce d’importance ici. Myria s’est d’ailleurs déjà constitué partie civile contre des Belges dans des dossiers de trafic à maintes reprises par le passé.“, explique François De Smet.

“Peut-être la justice nous donnera-t-elle in fine tort (ou raison) sur le fond du dossier ; mais il nous est insupportable qu’on nous prête, dans notre démarche, une quelconque intention discriminatoire. Nous accuser d’un quelconque « racisme institutionnel » dans ce cadre est vexatoire et diffamant.”, ajoute encore le directeur de Myria.