Quelque 45% des sans-abri bruxellois affirment avoir déjà été attaqués

La campagne “400 toits” lancée par plusieurs organisations bruxelloises a annoncé jeudi les premiers résultats de son enquête “Face à face pour un logement” qui s’est tenue fin septembre à Bruxelles. Celle-ci visait à identifier les personnes vivant en rue ainsi qu’à évaluer leurs besoins pour y apporter des solutions adaptées. L’objectif de la campagne est de loger d’ici fin 2020 400 personnes actuellement sans abri et très vulnérables. Le nombre de 400 correspond au nombre de sans-abri dénombrés à Bruxelles en 2014 aux prémices du projet. Depuis lors, le nombre de personnes recensées comme vivant en rue a grimpé à 700.

Fin septembre dernier, les associations faisant partie de la campagne “400 toits”, ont mené une enquête intitulée “Face à face pour un logement” dont l’objectif était de récolter des données sur les sans-abris de la région de Bruxelles-Capitale, d’identifier leur profil et leur degré de vulnérabilité ainsi que de les solliciter comme acteurs de leur propre changement.

Du 25 au 27 septembre dernier, les bénévoles chargés d’effectuer l’enquête, ont rencontré 570 personnes sans-abris et réalisé 284 entretiens analysés ensuite par “400 toits” pour évaluer le degré de vulnérabilité de chacune d’entre elles.

Jeudi soir, les associations ont présenté les premiers résultats bruts de cette enquête basés sur les ressentis des 284 sans-abris ayant répondu à l’enquête. La moyenne des personnes interrogées était âgée 41 ans (la plus jeune avait 17 ans et la plus âgée, 71), 83,1 % des participants étaient des hommes et 10,2%, des femmes.

La grande majorité des sans-abri dort habituellement dans l’espace public (76,8%). Cinquante-sept pour-cent des participants ont déclaré ne plus avoir de logement stable et permanent depuis plus d’un an. Quarante-cinq pour-cent d’entre eux ont indiqué avoir été attaqués ou battus depuis qu’ils sont sans-abri et 62,7% estiment être capables de subvenir à leurs besoins essentiels.

A la question de savoir s’ils avaient des activités planifiées qui leur apportaient joie et épanouissement, 44,3% des interviewés ont répondu par l’affirmative.

Enfin, 32,4% des participants ont déclaré avoir une maladie chronique d’un organe vital, 9,5% un problème de santé mentale qui rendrait difficile le fait de vivre de manière autonome et 8,8% avoir perdu un logement à cause d’une consommation de drogue et/ou d’alcool. “400 toits” précise que ces données sont à nuancer et doivent encore être croisées. Un rapport final sera publié d’ici un ou deux mois.

Belga