Fact checking sur les élections 2019 : la qualité de l’air s’est-elle améliorée à Bruxelles?

Le 6 mai dernier, BX1 a organisé pour la première fois, un débat avec toutes les têtes de listes de la Région bruxelloise, francophones comme néerlandophones. Pendant près de 2 heures, les candidats ont débattu de la mobilité, du vivre-ensemble et de la qualité de l’air. Alors forcément, pendant deux heures, certains faits ont été avancés. Ils devaient être vérifiés pour que l’électeur soit le mieux informé.

Lors du débat sur la qualité de l’air, le candidat écolo, Alain Maron, a affirmé que la qualité de l’air n’était pas bonne à Bruxelles. Or, quelques minutes plus tard, la ministre de l’Environnement, Céline Fremault (cdH) a bondi à ces propos. Selon elle, la qualité de l’air est meilleure dans la capitale. Alors qui a raison?

On entend de toute part que la qualité de l’air en Région bruxelloise est mauvaise. Régulièrement, Bruxelles se fait épingler par l’Union européenne pour ses taux de polluants dans l’atmosphère. Et depuis quelques années, plusieurs mesures ont été prises notamment la récente mise en place de la LEZ, la fameuse zone de basses émissions.

Une amélioration globale

Au cours de ces dernières années, l’exposition des Bruxellois aux polluants a déjà pu être réduite, permettant ainsi de respecter les normes européennes en termes d’émissions et de concentration pour la majorité de ceux-ci. Par exemple, pour les PM10, polluant pour lequel la Région était en infraction, il n’a plus été constaté de dépassement de la norme depuis 2014.

Les concentrations de dioxyde de soufre (SO2 ) et de plomb (Pb) dans l’air ambiant ont aussi nettement diminué ces dernières années tout comme le monoxyde de carbone (CO)2, le monoxyde d’azote (NO) et les oxydes d’azote (NOx ), autres polluants dus au trafic routier. Par contre, depuis 2001, un seuil semble avoir été atteint.

Des efforts à faire

D’autres polluants n’ont pas connu une diminution satisfaisante de leur taux dans l’atmosphère. Ainsi, l’ozone troposphérique occupe une place importante et le seuil de protection de la santé est régulièrement dépassé. Les particules en suspension comme le PM10 ou le PM 2.5 qui sont produites par le chauffage, les véhicules à moteur, restent préoccupantes même si leur taux diminue depuis quelques années.

Le CO2, principal polluant est aussi le plus important en termes de quantité, avec près de 5 millions de tonnes émises annuellement à Bruxelles. Sa présence croissante dans l’air ambiant est essentiellement due à l’augmentation régulière des consommations énergétiques liées au chauffage, au transport et aux activités industrielles.

Multiplier les mesures

Plusieurs points de mesures sont installés à Bruxelles mais ils ne sont pas suffisants. Plusieurs particuliers ont également décidé de participer à des opérations de mesures des polluants afin d’obtenir plus de données et prouver que la réduction du trafic routier permet de diminuer la concentration des polluants. Effectivement, sans grande surprise, les lieux de comptage où le trafic routier est le plus important connaissent les plus grands dépassements de concentration. Les mesures des Ecolos sont donc justes tout comme l’affirmation de Céline Fremault de dire que la qualité de l’air s’est améliorée sur certains aspects.
Pour la prochaine législature, des mesures structurelles mais également ponctuelles pour lutter contre les pics de pollution devront être mises en place.
V.Lh. – Photo: BX1

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13 mai 2019 - 12h36
Modifié le 23 mai 2019 - 11h36