Les PME plus nombreuses et plus saines en Belgique : une situation plus contrastée à Bruxelles

Les PME sont toujours plus nombreuses et leur santé financière s’est sensiblement améliorée ces dernières années, ressort-il d’un rapport annuel réalisé par Graydon en collaboration avec l’UCM et son pendant flamand Unizo.

Selon le rapport de Graydon, qui se base sur les chiffres disponibles les plus récents (2017), on dénombre en Belgique un record de 1,135 million de PME (jusqu’à 49 travailleurs), dont plus de 634.000 en Flandre, plus de 308.000 en Wallonie et plus de 130.000 à Bruxelles. Parmi ces PME, 51,1% sont en réalité des sociétés et le solde des personnes physiques. Le nombre de PME en Belgique a augmenté de plus de 23% entre 2008 et 2017.

Autre constat : les PME belges, qui représentent 98% des entreprises du pays, sont en réalité assez jeunes. “Le sentiment qui règne en général est que le noyau économique en Belgique est ancien, mais c’est faux. Un quart de la totalité des entreprises actives en Belgique n’ont même pas quatre ans”, souligne Eric Van den Broele, du bureau d’informations commerciales Graydon.

Situation inquiétante à Bruxelles

Leur santé financière n’a cessé de s’améliorer depuis 2013 comme le montrent leur degré d’endettement et leur niveau de liquidité. Une analyse basée sur plusieurs dizaines de paramètres montre que la santé générale des PME est en progression constante. En Flandre et en Wallonie, seulement une entreprise sur 10 environ présente un risque élevé de faillite. “Environ 70% des PME sont saines, c’est une bonne nouvelle pour le futur”, poursuit Eric Van den Broele. Mais, à Bruxelles, la situation est plus inquiétante avec environ une PME sur cinq dans de sales draps. “À Bruxelles, c’est un gros problème. Il y a un noyau important d’entreprises en difficulté: dès qu’il y a un choc, elles ont un problème”, souligne-t-on encore.

Le rapport de Graydon note qu’en 2017 la productivité des PME belges (valeur ajoutée créée par rapport au coût salarial) a stagné pour la première fois depuis 2013, de même que la rentabilité nette de leurs fonds propres. Pour l’UCM et l’Unizo, cela est dû à la pénurie de main-d’œuvre, qui “exerce une pression” sur les salaires de certains profils et ronge dès lors la rentabilité.

Face à ce constat, l’UCM demande notamment que les différents gouvernements continuent à lutter contre cette pénurie de main-d’œuvre et que les mécanismes d’évolution barémique des salaires soient adaptés dans un contexte de vieillissement de la population. L’UCM est aussi demandeuse d’une évaluation de la réforme de l’impôt des sociétés – qui n’a pas encore pu se matérialiser dans les résultats financiers 2017 – “pour vérifier son impact positif” sur la rentabilité des PME.
Du côté de l’Unizo, on n’hésite pas à qualifier la pénurie de main-d’œuvre de “problème gigantesque” pour les PME flamandes. (avec Belga)

■ Reportage d’Adeline Bauwin et Quentin Rosseels.