Plusieurs dizaines de personnes rassemblées devant la gare de Schaerbeek contre le projet de prison à Haren

Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées devant la gare de Schaerbeek, samedi en fin de matinée, pour protester contre le projet de construction d’une prison de 1.190 places à Haren. Riverains, acteurs de la justice ou membres d’associations de défense de l’environnement pointent diverses incohérences dans ce projet de “maxi-prison”, notamment l’éloignement géographique et symbolique de l’établissement par rapport au centre-ville de Bruxelles, le nombre important de détenus qui y seraient incarcérés, ainsi que la “robotisation” et la déshumanisation de ce type de prison “moderne”.

“Ce projet est triplement toxique”, a déclaré Jean-Baptiste Godinot, de Haren Observatory, samedi lors du rassemblement organisé devant la gare de Schaerbeek.

“Il est tout d’abord toxique pour la politique carcérale, car plus on construit de prisons plus on les remplit. Par ailleurs, il coûte extrêmement cher et risque donc d’encore grever le budget de la justice déjà extrêmement limite”, a-t-il expliqué.

“La deuxième raison pour laquelle ce projet est toxique c’est la question environnementale, écologique, puisqu’il est prévu de la construire sur le terrain du Keelbeek. C’est 18 hectares de biodiversité qui sont déjà partis en fumée. Et la troisième raison, c’est la raison démocratique. Le projet a été construit dans l’opacité. Le consortium Cafasso, qui va exploiter la prison, a avancé la date des travaux alors que les permis d’urbanisme sont menacés d’annulation au Conseil d’Etat. Tout ça n’est pas acceptable”, a poursuivi Jean-Baptiste Godinot.

Après quelques discours, les manifestants ont entamé une marche depuis la gare de Schaerbeek vers Haren, encadrée par une brigade de la police cycliste.

Belga

■ Reportage de Diane Warland et Charles Carpreau