Le Plan logement sous le feu des critiques du MR et du PTB

Le gouvernement bruxellois a donné son feu vert à un plan d’urgence pour le logement présenté ce jeudi matin. Depuis les bancs réformateurs, Vincent De Wolf, critique le timing et la méthode; le PTB regrette l’absence de l’allocation loyer. 

Le député MR et membre de la commission Logement du parlement bruxellois, dénonce le fait que le gouvernement ait choisi de présenter son plan à la presse avant de le faire devant la commission Logement pourtant réunie cet après-midi. “Un plan d’urgence qui prête à sourire puisqu’il s’agit d’un plan 2020-2024 alors que nous sommes déjà en 2021. Le Gouvernement bruxellois est d’ailleurs en place depuis plus d’un an et demi. Pourquoi a-t-on attendu si longtemps ? C’est décevant. “, déplore Vincent De Wolf dans un communiqué.

Il regrette encore que l’allocation loyer, votée alors que Céline Frémault (cdH) était en charge de la compétence, fin 2018, ne rentrera en vigueur qu’en octobre 2021.

Pour l’élu de l’opposition, “le gouvernement bruxellois ressort maintenant des promesses qu’il n’a jamais réussi à atteindre dans ses plans précédents.”

Le MR bruxellois critique le principe de l’engagement de “chercheurs de biens” : “comment ceux-ci vont-ils pouvoir trouver des logements à prix bas dans un marché locatif de logements déjà saturés ?“. La Région en appelle aux professionnels du secteur, pour lui permettre d’acquérir des logements existants à rénover. Il s’attaque aussi au programme de transformation de logements moyens en logements sociaux : “Le Gouvernement va accentuer la fuite de la classe moyenne qui ne parviendra plus, alors que c’est déjà extrêmement compliqué, à trouver un logement. ”

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Où est l’encadrement des loyers, demande le PTB

Le grand absent est l’encadrement contraignant des loyers pour faire baisser les loyers. Les loyers ne cessent d’augmenter et deviennent un grand facteur de précarité.”, regrette de son côté Françoise De Smet, la cheffe de groupe PTB.

Dans un communiqué, l’élue rappelle qu’une grille indicative existe, depuis la précédente législature. “Mais elle n’est qu’indicative et donc il n’y a aucune obligation pour le propriétaire de la respecter. Et de plus, alors que cette grille se base sur les loyers de 2016 et est donc en-dessous des valeurs du marché actuel, le plan annoncé aujourd’hui veut l’actualiser afin que les montants augmentent !” Le PTB demande au contraire que la grille ne soit plus actualisée que par l’indexation, seule manière selon lui de faire baisser les loyers.

Quant aux chiffres présentés par l’exécutif bruxellois, le PTB se dit sceptique et les qualifie d’effets d’annonce. Selon lui, la production de logements sociaux ne se fera pas sans mécanismes contraignants. “Les plans précédents et en cours ne sont réalisés qu’à hauteur de 68% et l’objectif d’atteindre les 15% de logements à finalité sociale n’avance pas : il n’y a que 7% de logements sociaux à Bruxelles. Nous demandons de faire contribuer les gros promoteurs immobiliers qui réalisent de gros bénéfices grâce aux différents plans régionaux : le mécanisme des charges d’urbanisme doit être revu pour imposer un tiers de logements sociaux lors de gros projets de logements privés. Il est temps de les faire contribuer plutôt que de leur donner la ville.”, conclut Françoise De Smet.