Patrick Dewael : “Charles Michel ira à Marrakech, en tant que Premier ministre pas en tant que touriste”

Il ne fait pas de doute aux yeux du CD&V et de l’Open Vld que le déplacement à la conférence de Marrakech du Premier ministre, Charles Michel, signifiera l’adhésion de la Belgique au Pacte des Nations Unies sur la migration.

La Chambre approuvera ce jeudi une résolution qui exprime le soutien du parlement au Pacte pour une migration sûre, ordonnée et régulière de l’ONU. Lundi, le Premier ministre se rendra dans la ville marocaine pour y porter le message du parlement, a-t-il annoncé il y a deux jours. La N-VA s’oppose à ce Pacte et soutient qu’il n’y a pas eu d’accord au conseil des ministres sur ce Pacte. En d’autres termes, conformément à la Constitution, le Premier ministre ne pourrait donc engager le gouvernement qui est en charge de la conduite des relations extérieures. Jeudi après-midi, le chef de groupe N-VA, Peter De Roover, a interpellé directement M. Michel pour connaître le message qu’il portera à Marrakech. “Le Premier ministre n’a pas cinq qualités. Il a une qualité : il est le Premier ministre de notre pays et, en cette qualité, nous vous donnons mandat pour aller approuver ce Pacte à Marrakech et à New York (où une assemblée approuvera formellement le Pacte le 19 décembre)“, a lancé le chef de groupe CD&V, Servais Verherstraeten. “Vous irez-là non pas en tant que touriste mais en tant que Premier ministre d’un pays et vous engagerez ce pays“, a dit de son côté le chef de groupe Open Vld, Patrick Dewael.

Le libéral a appelé les nationalistes flamands à être conséquents. Tout au long du processus qui a mené à la définition de la position belge sur le Pacte, la N-VA n’a pas émis d’objection qui aient remis en cause son soutien à cette position. C’est d’ailleurs fort de cette position que le Premier ministre s’est engagé devant les Nations Unies. “Celui qui plus tard change d’avis doit en assumer les conséquences, ou il se soumet, ou il quitte le gouvernement. On ne peut pas être à la fois dedans et dehors. Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne“, a souligné M. Dewael en paraphrasant le français Jean-Pierre Chevènement.

Belga

Patrick Dewael,chef de groupe Open VLD, à la tribune de la Chambre ce jeudi après-midi