La N-VA veut supprimer le jour obligatoire de fermeture des commerces, “fausse bonne idée” pour l’UCM

La proposition de la N-VA de mettre fin au jour obligatoire de fermeture des magasins et d’élargir les heures d’ouverture des commerces est une “fausse bonne idée”, selon l’Union des classes moyennes (UCM). Les petits commerçants y sont “très opposés” et continueront à se battre contre une telle mesure, prévient Thierry Evens, porte-parole de cette organisation qui défend les indépendants francophones.

Actuellement, les commerces ne se trouvant pas dans un centre touristique ne peuvent être ouverts que de 05h00 à 20h00. Les vendredis et les jours ouvrables précédant un jour férié, ils peuvent rester accessibles jusque 21h00. La N-VA veut faire de cette exception la règle. Elle souhaite également supprimer le jour obligatoire de fermeture.

Pour l’UCM, cette proposition ne tient pas la route

Toute personne a droit à un jour de congé par semaine, rétorque l’UCM. Or, si une telle proposition passait, il existe un grand risque que les grandes enseignes soient ouvertes 7 jours sur 7, forçant les commerces de proximité à en faire de même, prédit l’organisation. “Ce ne serait pas supportable ni raisonnable pour ces travailleurs”, selon Thierry Evens. Le porte-parole est d’avis qu’il faut un jour de référence dans la semaine consacré à d’autres activités que les professionnelles. Sinon “cela empièterait sur la qualité de vie de ces personnes, en plus d’aller de pair avec des frais d’énergie ou de personnel plus élevés“.

L’UCM rappelle qu’il existe déjà de nombreuses dérogations permettant d’ouvrir plus longtemps en marge d’événements ponctuels comme des braderies ou de rester accessibles plusieurs dimanches par an. Pour l’organisation, “cela ne sert pas le consommateur“. Même son de cloche en Flandre, où l’Unizo ne veut pas entendre parler de cette mesure.

Mettre en place des heures d’ouvertures étendues

Le secteur de la distribution soutient la proposition de loi de la N-VA de supprimer le jour de fermeture obligatoire des magasins et de mettre en place des heures d’ouvertures étendues, a fait savoir dimanche Comeos. Jusqu’à présent, la fédération belge du commerce, qui représente par exemple les grands supermarchés et les grandes enseignes, n’était pourtant pas demandeuse d’une telle mesure.

Nous demandons des heures d’ouverture plus tardives. Cela donne au moins la possibilité de le faire, en fonction de la situation. Ce n’est plus de notre époque de garder cela dans un cadre aussi strict“, estime le patron de Comeos. Dominique Michel avance les mêmes arguments en ce qui concerne le jour de fermeture obligatoire. Le magasin est pour le moment une infrastructure que le commerçant ne peut absolument pas utiliser durant une journée entière. “Mais cela n’a rien à voir avec le droit qu’a chacun de ne pas travailler un jour par semaine“, souligne-t-il. La législation sociale est indépendante par rapport à cela. D’après la fédération du commerce, de nombreux pays n’utilisent plus de telles règles. “Nous ne voulons pas en faire usage automatiquement mais cela en donne au moins la possibilité.”

Belga

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03 février 2019 - 12h50
Modifié le 03 février 2019 - 12h54