#M : les vaccino-sceptiques et le festival Balkan Trafik au programme

Dans #M, Sabine Ringelheim s’intéresse aujourd’hui aux vaccino-sceptiques, dans le cadre de la semaine de la vaccination. Selon l’OMS, l’hésitation vaccinale serait même l’une des plus grandes menaces pour la santé de l’humanité. En deuxième partie d’émission, on parlera du festival Balkan Trafik, où l’on souhaite dépasser les clivages par la culture. 

En 2019, l’OMS caractérise l’hésitation vaccinale comme l’une des plus grandes menaces pour la santé de l’humanité. Mais pour Pierre Smeesters, chef du service de pédiatrie à l’HUDERF, “l‘essentiel du problème est vraiment de l’hésitation et du questionnement“.  Cela toucherait environ 1 à 2% de la population. “Par contre, 30%, 40% ou même 50% se posent des questions sur tel ou tel vaccin, sans renier la vaccination en général. C’est là que nous devons déployer l’essentiel de notre énergie en tant que professionnel de la santé“.

L’un des exemples concrets de cette hésitation est la ré-apparition de la rougeole, quasiment disparue il y a quelques années. “Aujourd’hui, il y a 50 fois plus de cas de rougeole en Europe, alors qu’avant, cette maladie était marginale“, détaille Pierre Smeesters.

Mais alors quelles sont les craintes de ces personnes qui hésitent à faire vacciner leur enfant? “En numéro un, c’est la sécurité. On est dans une démarche de prévention, on a alors peur des composants dans le vaccin, tout comme de l’injection qui, il est vrai, est un procédé relativement agressif“. D’autres questions sont liées à la notion de méfiance envers le secteur de la santé. Enfin, la non-perception du risque ; la perception du gain de la vaccination diminue avec le temps et les maladies qui disparaissent“.

Mais pour répondre à toutes ces questions, les professionnels de la santé manquent parfois de temps. “C’est parfois un temps précieux qui nous manque dans notre institution“, déplore M. Smeesters. L’idée d’une journée de réponses aux questions a alors émergé : “Nous donnons la possibilité aux parents de répondre à leurs questions afin de leur donner les meilleures évidences et ainsi atténuer leurs doutes“. Un programme d’e-learning, à destination des professionnels autres que spécialisés (journalistes, professeurs, sage-femmes…) a aussi été instauré. Un moyen moderne et interactif avec une approche pédagogique afin de répondre aux principales questions que l’on peut se poser avant un vaccin.

Le festival Balkan Trafik retransmet l’énergie des Balkans à Bruxelles

Les Balkans, ce n’est pas que des orchestres. C’est du jazz, du rock, de la musique urbaine… Les groupes qui réussissent à retransformer les tripes des Balkans sont rares, en comparaison avec d’autres, qui font du copié-collé” explique Nicolas Wieërs, programmateur du festival. C’est justement le cas de Stan Bourguignon, accordéoniste du groupe “Bernard Orchestar” : “Dans notre groupe, nous sommes passionnés depuis pas mal d’années par la culture des Balkans. On a commencé cette fanfare il y a sept ans, qui a ensuite évoluée avec plusieurs compositions et plus récemment des instruments électroniques“.

La scène urbaine est d’ailleurs mise à l’honneur cette année: “J’ai envie de montrer que les Balkans ça bouge!” s’enthousiasme Nicolas Wieërs. “Il y a 15 ans, c’était la guerre en Bosnie-Herzegovine puis ensuite il y a eu la guerre au Kosovo… Ce sont des nouvelles générations qui ont du reconstruire une nouvelle créativité sur des bases qui ne sont pas les nôtres, et ce malgré le fait que nous soyons sur le même sol européen“. Pour Stan Bourguignon, ce festival n’est pas nouveau : “J’y ai déjà vu des artistes qui m’ont inspiré, moi et mon groupe. Nous y avons fait de vraies découvertes, avec de vraies rencontres. C’est aussi l’occasion pour nous de découvrir des musiciens que l’on a pas beaucoup l’occasion de voir mais qui sont très populaires dans les Balkans“.

Comme d’autres communautés, les Balkans souffrent parfois de préjugés. “On a envie de dépasser cela, par la culture“, explique M. Wieërs. “Ma fierté, c’est de pouvoir mettre en avant des gens qui en valent la peine“. Une atmosphère particulière qui fait le charme du festival depuis plusieurs années.

En plus de la scène musicale, le festival offre aussi une sélection de films, issus du festival du film de Sarajevo et accueille des écrivains, qui seront là pour parler de littérature. Des débats seront aussi organisés.

T.D.