L’ONU prie la Belgique de cesser de détenir des enfants en centre fermé

Cinq personnes s'échappent du centre fermé pour illégaux de Steenokkerzeel

Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies est “profondément préoccupé” par la détention de familles de migrants en Belgique. Dans ses recommandations publiées jeudi, il implore le pays de cesser instamment de détenir des enfants en centre fermé et de recourir à des lieux ouverts. La Belgique doit veiller en priorité à l’intérêt supérieur de l’enfant, en ce compris en matière d’asile et de regroupement familial, indique encore l’instance composée de 18 experts indépendants.

Appelées à s’expliquer par écrit puis auditionnées à Genève fin janvier, les autorités belges avaient défendu la décision du gouvernement fédéral d’autoriser à nouveau depuis cet été l’enfermement de familles de migrants dans des unités spéciales afin de les expulser du territoire. Une représentante de l’Office des étrangers avait assuré que le placement en centre fermé était une décision de “dernier recours”, pour une période limitée, après l’échec de toutes les autres mesures.

Cet été, le Comité des droits de l’enfant lui-même avait exigé, en vain, la libération de la première famille enfermée dans le centre “127bis”, une mère serbe et ses quatre enfants. Les ONG, Unicef et les délégués généraux aux droits de l’enfant, qui combattent cette pratique depuis sa mise en oeuvre, s’attendaient à une recommandation cinglante sur ce point.

Composé de 18 experts, le Comité des droits de l’enfant est chargé de surveiller la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant (et ses protocoles) par les Etats qui l’ont ratifiée, dont la Belgique.

Périodiquement, tous les cinq ans en principe, ces experts examinent la politique de chacun de ces Etats sur la base des rapports officiels qu’ils reçoivent mais aussi des rapports “alternatifs” que la société civile est invitée à fournir.

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