Les pompiers bruxellois sont sous-équipés pour faire face à l’incendie d’un bus électrique

Les pompiers de Bruxelles sont actuellement insuffisamment équipés pour faire face l’incendie d’un véhicule électrique lourd tel qu’un bus de la STIB, ressort-il d’une réponse du secrétaire d’Etat bruxellois en charge du SIAMU, Pascal Smet, à une question posée cette semaine à ce propos par le député Hichalm Talhi (Ecolo).

En commission des Affaires intérieures du parlement bruxellois, celui-ci souhaitait en savoir plus au sujet sur de la gestion d’incendies impliquant des véhicules hybrides ou totalement électriques de plus en plus nombreux, voire des bus hybrides ou électriques. Lorsqu’un court-circuit se produit dans une batterie au lithium utilisée sur ce genre de véhicule, les réactions chimiques entraînent la libération de substances dangereuses dont de l’hydrogène. Il importe dès lors de refroidir la batterie pour mettre fin. Pour les voitures, la solution réside dans l’immersion du véhicule dans un container rempli d’eau pendant plusieurs jours.

Selon Pascal Smet (one.brussels-sp.a), dans le cas où plusieurs véhicules électriques brûleraient simultanément, le Service d’incendie et d’aide médicale urgente fera appel à l’usine Audi de Forest, ainsi qu’aux autres zones de secours qui disposent du matériel nécessaire. En outre, le Siamu envisage d’étancheéiser de ses conteneurs d’ici l’été 2020, de sorte que la Région disposera de deux conteneurs étanches. En cas de nécessité, il sera toujours possible de réquisitionner des conteneurs non étanches auprès de sociétés privées. Toutefois, dans un tel cas, il se posera la question de la récupération des eaux d’extinction.

Un groupe de travail a été constitué en collaboration avec le magazine Fireforum afin de définir les meilleures pratiques dans le domaine des mesures de prévention quant aux vecteurs énergétiques dans les espaces clos. Ce groupe commencera par les véhicules électriques dans les parkings souterrains et passera ensuite aux batteries utilisées pour stocker l’énergie solaire. Un cahier des charges est en cours de rédaction pour l’acquisition d’un robot d’extinction d’ici 2021, pour un budget estimé à 300.000 euros. Un autre cahier des charges sera établi pour l’acquisition, la même année, d’un élévateur de charges, pour un budget de 250.000 euros. Les frais de formation s’élèvent, quant à eux, à 80.000 euros. “Il n’existe pas de conteneur pour les bus, en raison de la taille du véhicule“, a poursuivi Pascal Smet. À ce sujet, le Service de l’Incendie a contacté le constructeur Van Hool, afin de savoir comment s’y prendre pour éteindre un bus électrique en feu. Le matériel spécifique nécessaire se compose d’un robot de reconnaissance, d’extinction et d’extraction ainsi que d’un véhicule élévateur de charges permettant d’immerger les véhicules sinistrés dans les conteneurs étanches.

Dans l’immédiat, le Siamu a conclu un accord avec le service d’incendie privé de l’usine Audi, implantée à Forest, qui peut mettre à la disposition du Siamu une remorque et un nouveau conteneur équipés de ventilateurs puissants, ainsi qu’un conteneur pour le refroidissement et l’extinction des véhicules électriques. L’analyse des risques du territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, réalisée par le Siamu, souligne que le phénomène constitue un nouveau danger à surveiller, eu égard aux risques qu’il peut présenter, notamment dans des infrastructures telles que les tunnels ou les parkings souterrains, et compte tenu de la potentielle hausse du nombre de véhicules de type électrique au cours des années à venir. “Des mesures de prévention, d’intervention et d’équipement devront, le cas échéant, être définies. Ces réponses adaptées devront également tenir compte de l’apparition de ces technologies sur des véhicules lourds. Toutefois, à ce stade, le Siamu n’a pas encore initié d’étude ni formalisé de véritable plan d’action, hormis l’acquisition du matériel ci-dessus afin de disposer d’une première réponse“, a encore dit le secrétaire d’Etat.

Belga