Les pharmaciens hospitaliers confirment : “Aucun hôpital n’est resté sans alternative”

Aucun hôpital n’est, jusqu’à présent, resté sans alternative malgré le flux très tendu pour certaines molécules, a déclaré jeudi par communiqué l’Association francophone des pharmaciens hospitaliers de Belgique (AFPHB) par la voix de sa directrice, Sylvie Demaret.

Si les pharmaciens hospitaliers ont anticipé les ruptures de stock de médicaments en rationalisant au maximum les usages avec les médecins des disciplines concernées, les mêmes médicaments ont été commandés partout à travers le monde afin de faire face au virus qui s’est répandu très rapidement. “La pénurie est donc mondiale”, pointe l’AFPHB. “Néanmoins, il est évident que les pays qui produisent ces médicaments ont un avantage par rapport aux autres. C’est le cas par exemple de l’Allemagne qui produit entre autres du Propofol et du Midazolam. Ce sera certainement un des enseignements à tirer de cette crise sanitaire.”

À la suite d’une collaboration avec l’Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Santé (AFMPS) et les associations professionnelles de pharmaciens hospitaliers, il a été possible de suivre l’évolution de la disponibilité des stocks de médicaments “cruciaux” dans les hôpitaux. L’AFMPS a aussi mis en place un stock stratégique à disposition des hôpitaux (médicaments importés ou médicaments destinés au marché belge) et une clé de répartition, tenant compte des lits de soins intensifs. La cellule a également réquisitionné les stocks des fournisseurs, leur demandant de fournir les hôpitaux selon la clé de répartition (ce système est appelé “distribution contrôlée”).

L’AFPHB a confirmé avoir suivi de près les signaux envoyés depuis la Chine depuis le mois de janvier. “Très vite, nous avons prévenu les directions (générales, médicales) qu’un risque de rupture de stock de médicaments et dispositifs médicaux à court, moyen et long terme nous menaçait et nous avons mené des actions afin d’assurer notre approvisionnement”, indique le communiqué. Des stocks de médicaments critiques ont alors été faits, notamment des produits de réanimation, des antibiotiques, des perfusions, des insulines, des antipyrétiques, etc. “La capacité des unités de soins intensifs ayant dû être adaptée dans tous les hôpitaux, la consommation de certains médicaments de réanimation a littéralement explosé, décimant nos stocks de plusieurs mois en quelques jours à peine”, a précisé l’AFPHB.

Avec Belga – Photo : Belga/Eric Lalmand