Les noms des 1.751 Justes lus pour la première fois lors du 75e anniversaire de la libération de Bruxelles

Une centaine de personnes a participé aux commémoration du 75e anniversaire de la libération de Bruxelles. Une lecture des noms des 1.751 Justes de Belgique au square Herschel Grynszpan à Bruxelles s’est tenue ce dimanche après-midi. Au soir, 300 à 500 personnes sont attendues pour les discours et la soirée festive.

“La libération n’a pas été la même pour tous” est l’événement organisé par l’Association pour la Mémoire de la Shoah (AMS). “Dans l’ensemble des commémorations pour la libération de Bruxelles, c’est la seule qui parle du sort des Juifs à la libération, quand ils sont sortis des endroits où ils étaient cachés, du sort des Juifs qui étaient encore dans les camps d’extermination et où sont nommés les noms des 1.751 Justes“, a souligné Michel Lussan, porte-parole de l’AMS. “C’est la seule commémoration qui les honore“.

  • Reportage de Philippe Jacquemotte, Marjorie Fellinger et Stéphanie Mira

Les noms des 1.751 Justes inscrits sur 12 panneaux

Il s’agit de citoyens belges non juifs qui ont été officiellement reconnus par l’institut Yad Vashem de Jérusalem pour avoir protégé des membres de la communauté juive. “Au risque de leurs vies, ils ont rempli un devoir de citoyen alors qu’on se trouvait dans une période où le gouvernement et l’ensemble du pays fonctionnaient dans ce qu’on appelait le système de la ‘Belgique docile’“, a commenté Michel Lussan. “Ce sont des gens qui ont participé à leur façon à la résistance face à l’occupation. Beaucoup des enfants qu’ils ont cachés sont venus témoigner et lire leurs noms“.

Des prises de paroles étaient prévues de 17h00 à 19h00, parmi lesquelles celles du bourgmestre de Bruxelles Philippe Close et de l’ambassadeur du Royaume-Uni. Des témoignages d’enfants cachés ont également entendus. Joël Kotek, historien et professeur à l’Université libre de Bruxelles (ULB), parlera des processus de dénazification qui ont épargné les complices de la persécution des Juifs.

Georges Brandstatter, auteur du livre “Combattants Juifs dans les armées de Libération”, démystifiera quant à lui l’image du ‘Juif docile’, en relevant notamment qu’environ 500.000 Juifs s’étaient portés volontaires pour participer au débarquement du 6 juin 1944 dans les rangs américains. “La plupart des combattants juifs ne racontaient pas leur passage dans l’armée car à leur retour après la libération, ils n’avaient qu’un souci en tête, celui de retrouver les familles qui avaient survécu, et après ils ont dû se reconstruire une vie“. A compter de 19h00, de la musique et des chants juifs animeront la soirée.

Avec Belga