Leila Agic porte plainte pour menaces : “Je n’avais jamais reçu de tels messages”

Leila Agic - Députée bruxelloise PS - Belga Thierry Roge

La députée bruxelloise Leila Agic (PS) a publié sur les réseaux sociaux les menaces et insultes qu’elle a reçues de la part d’une personne sur Facebook. Elle a décidé de porter plainte à la police et de dénoncer ce harcèlement.

“Je te souhaite pas bonne journée sal*** de m****”, “Tu as passé ta vie avec ces hypocrites de politiciens”… : voici les messages que la députée bruxelloise et conseillère communale molenbeekoise Leila Agic (PS) a reçu récemment sur Facebook. Pour dénoncer ces menaces et ces propos insultants, elle a décidé de les publier sur Twitter, Instagram et Facebook : “Voici le genre de messages que peut recevoir une femme politique en 2019”, a-t-elle commenté.

Pas une première

Malheureusement, ce n’est pas la première fois que Leila Agic est victime de harcèlement de la part d’inconnus. Mais cette fois, la députée bruxelloise a décidé de porter plainte auprès de la police. “Je suis habituée à recevoir des insultes, des messages dignes de harcèlement, des messages de drague… Mais de tels propos, avec ces menaces, je n’en avais encore jamais reçu”, nous explique-t-elle. “C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”.

https://twitter.com/LeilaAgic/status/1159745657390927877

Leila Agic estime en effet que ces messages étaient bien plus graves que les précédents qu’elle a pu recevoir. “Parfois, il suffit de bloquer. Mais là, c’est un autre niveau : la personne connaît le nom de la rue où j’habite. C’est pour cela que j’ai pris sur moi pour porter plainte et dénoncer ce comportement sur les réseaux sociaux”, dit-elle. La députée bruxelloise a d’ailleurs reçu d’autres témoignages de femmes : “Cela me donne encore plus envie de poursuivre le combat contre ce harcèlement spécifique contre les femmes. J’ai déjà vécu personnellement ce harcèlement et la publication de ces messages a permis à plusieurs autres femmes de m’expliquer qu’elles ont également été victimes de ce type de propos”.

“Ils remettent en cause mon statut”

La députée bruxelloise ajoute que ce harcèlement cible particulièrement son genre. “Ces menaces sont spécifiques. Ces hommes remettent en cause mon statut, ma vie privée. Les gens ont l’impression que comme on est un personnage public, on leur appartient. Mais on a droit à une vie privée, et ces personnes n’ont pas le droit de la commenter à tort et à travers”, dit-elle.

Voir aussi : Leila Agic : “Je ne trouvais pas normal que des gens de 20 ans de plus que moi décident à ma place” (vidéo)

En tant que femme politique, il est difficile de gérer ce genre de propos avec une certaine ouverture à l’ensemble des citoyens. “C’est un équilibre très difficile. Avec les réseaux sociaux, on reçoit beaucoup de questions, beaucoup de commentaires, et on essaye de répondre mais c’est compliqué”, explique Leila Agic. “Pendant les élections, certains me reprochaient le fait que je ne leur répondais pas et ils m’insultaient. C’est difficile à vivre”. Il est en effet compliqué de fermer ces canaux de communication quand on est politique : “Certaines femmes peuvent fermer leurs réseaux sociaux mais c’est impossible pour nous. Les réseaux sociaux sont aussi un bon outil pour discuter et cela nous a permis de nous rapprocher des citoyens. Mais c’est difficile avec certaines personnes”.

Leila Agic espère désormais que cette plainte déposée à la police de Bruxelles-Ouest découragera les personnes les plus malveillantes de lancer ce type de menaces.

Gr.I. – Photo : Belga/Thierry Roge