Le vélo a le vent en poupe, tous motifs de déplacements confondus

La pratique du deux roues est en croissance à Bruxelles, du fait des déplacements des Bruxellois eux-mêmes, mais également de navetteurs qui combinent le vélo à d’autres moyens de transport, confirme le 44ème numéro de Brussels studies consacré à une étude des connaissances de la pratique cycliste dans la capitale.

Ce constat est confirmé, quelle que soit la méthode de calcul choisie, affirment les auteurs de cet état des lieux, trois chercheurs à l’Université Saint-Louis-Bruxelles, dans le cadre de leur collaboration avec l’Observatoire de la mobilité de la Région bruxelloise.

A la veille de la “Journée internationale du vélo” décrétée par l’Assemblée générale des Nations Unies, ceux-ci espèrent contribuer par leur travail à répondre à la question de savoir si la tendance, renforcée depuis le début de la pandémie de coronavirus par les incertitudes associées, à l’usage des transports en commun va se poursuivre. Leur rapport d’étude rappelle que Bruxelles a déjà connu une pratique cycliste de masse dans des temps pas si lointains.

D’abord limitée à un usage de loisir et réservée aux classes bourgeoises, la bicyclette s’est en effet répandue dans la capitale au début du 20ème siècle, alors appropriée par les classes populaires. Dans l’ancienne Province de Brabant, on estime ainsi, indique l’étude, que le nombre de bicyclettes a décuplé entre 1905 et 1935, constituant alors le principal mode de transport individuel mécanisé des Bruxellois, loin devant l’automobile. En 1940, on dénombre cinq fois plus de vélos en Brabant que de voitures dans tout le pays.

La seconde moitié du 20e siècle voit un déclin progressif de la pratique cycliste utilitaire, précipité par l’essor de l’automobile. Depuis plusieurs années toutefois, les avantages du deux roues comme mode de déplacement particulièrement adapté aux courtes et moyennes distances ont été remis en lumière. Les incertitudes récentes associées à l’usage des transports collectifs en temps de pandémie ont aussi repopularisé la pratique du vélo auprès de nombreux Bruxellois.

Le constat que font les auteurs est clair: quelles que soient les méthodes de récolte des données, la pratique du deux roues est en croissance à Bruxelles, du fait des déplacements des Bruxellois eux-mêmes, mais également de navetteurs qui combinent le vélo à d’autres moyens de transport. Depuis le début des relevés réalisés à l’heure de pointe par l’association Pro Velo en 1999, on constate une croissance régulière, et même une inflexion marquée de la tendance ces dernières années.

Entre 2013 et 2019, le nombre de cyclistes passant aux points de comptage a plus que doublé par exemple, avec un taux de croissance annuel moyen de 14%. Ces seuls comptages ne permettent toutefois pas de distinguer les effets d’une hausse générale des déplacements à Bruxelles (liée notamment à l’essor démographique de la capitale) de la hausse réelle de la part des déplacements effectués à vélo.

Depuis la première enquête nationale de mobilité (1999), les différentes enquêtes concordent cependant sur le fait que le vélo a progressé, que ce soit en proportion de la population qui le pratique ou en proportion dans les déplacements. Cette tendance est toutefois particulièrement marquée pour les déplacements de travailleurs internes à Bruxelles, ceux qui y résident et y travaillent.

Belga – Photo: Hatim Kaghat