Le secteur événementiel, la fédération des foires et salons et le monde de la nuit s’inquiètent des annonces du CNS

Le Conseil national de sécurité (CNS) s’est réuni une nouvelle fois ce mercredi et a annoncé une nouvelle réunion la semaine prochaine pour décider d’enclencher ou non la phase 5 du déconfinement. Une déception pour la fédération professionnelle des foires, salons et congrès, Febelux, et une inquiétude pour l’Alliance Belgian Event Federations, qui regroupe les fédérations de différentes branches du secteur de l’événementiel. Du côté des bars et boîtes de nuit, c’est également la déception. 

Le CNS s’est réuni ce mercredi et a annoncé qu’il déciderait la semaine prochaine de l’enclenchement ou non de la phase 5 du déconfinement. La Première ministre Sophie Wilmès (MR) a insisté lors d’une conférence de presse sur le nombre de contaminations au nouveau coronavirus qui augmente dernièrement en Belgique. la phase 5 du déconfinement, qui prévoit notamment la hausse des limitations de rassemblement, qui pourraient passer de 200 à 400 personnes à l’intérieur.

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“Nous sommes déçus de ne toujours pas obtenir de clarté”, réagit Bruno Schaubroeck de l’Alliance Belgian Event Federations, qui regroupe les fédérations de différentes branches du secteur événementiel en Belgique. “Mais nous comprenons que la santé publique prime. Personne ne peut l’outrepasser, nous allons donc encore patienter une semaine.”

Mais la semaine prochaine sera vraiment celle de la dernière chance, souligne le représentant de l’alliance de l’événementiel. “Cela fait maintenant quatre mois et demi. Si nous n’obtenons pas plus de clarté la semaine prochaine, la saison automnale sera perdue et tout le secteur se retrouvera sans emploi pendant un an”, prévient-il. Bruno Schaubroeck relève que des salons peuvent se dérouler dans les pays voisins et que certains organisateurs envisagent de quitter la Belgique.

L’alliance de fédérations va dès lors prendre rapidement contact avec le groupe d’experts sur le déconfinement, le GEES. “Nous avons la croyance absolue que nous pouvons nous en sortir avec les virologues. Nous étions déjà prêts aujourd’hui à un redémarrage professionnel, avec des masques buccaux et des engagements stricts.”

“Une foire avec 150 personnes, on ne peut pas le faire”

Les annonces du CNS sont une déception pour la fédération professionnelle des foires, salons et congrès, Febelux, qui espérait obtenir enfin une date pour la reprise des activités du secteur. “Invraisemblable”, réagit sur le vif, auprès de Belga, Emile de Cartier, président de Febelux. “On ne comprend pas pourquoi on nous nie depuis le début. (…) Cela fait des mois qu’on nous tire d’une semaine à l’autre, c’est complètement dingue”, poursuit-il.

L’incompréhension règne chez le président de la fédération, qui relève que les protocoles prévus par le secteur sont “plus sûrs que les centres commerciaux qui, eux, sont ouverts”. Il pointe également l’autorisation donnée à la Foire du Midi à Bruxelles alors que les foires professionnelles, dont la participation se fait sur invitation, restent interdites.

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Febelux représente le secteur des foires, salons et congrès, comme par exemple “une foire spécialisée à Anvers sur le diamant avec 150 personnes. Et ça, on ne peut pas le faire”, déplore Emile de Cartier, précisant que 7 000 événements de ce type se déroulent chaque année en Belgique.

Les temps sont durs aussi pour le monde la nuit

Quatre mois de fermeture, 130 jours sans fonctionner, mais avec des frais fixes qui continuent de tomber. Le secteur de la nuit s’inquiète et s’interroge. Il a le sentiment de ne pas être compris par le gouvernement.

Le CNS n’a pas (encore) décidé de reporter l’enclenchement de la phase 5 mais l’absence de décision mercredi signifie déjà un désastre pour Febelux. “C’est la catastrophe, ça va être un bain de sang social. Fin 2020 était déjà compromis mais le report menace maintenant début 2021 aussi”, s’alarme Emile de Cartier. De nombreux événements risquent d’être annulés en l’absence de perspectives. “C’est effarant, nous n’avons plus aucune solution”, se désole le président. “On se verra demain (jeudi) au tribunal”, conclut-il. Le secteur des foires a en effet introduit une action en référé contre le gouvernement afin de pouvoir reprendre le travail dès le 1er août. L’affaire sera plaidée jeudi.

Avec Belga 

► Reportage de David Courier, Paolo Coen et Pierre Delmée