Le Roi appelle à la formation rapide d’un gouvernement

Le Roi a profité mardi de son discours de Noël pour appeler à la formation rapide d’un gouvernement fédéral afin de répondre aux défis de “l’époque charnière” que vit le pays. Un appel qui se double d’une invitation à rechercher “l’unité dans la diversité, dans le respect des sensibilités de chacun”.

“Aujourd’hui, il est capital que nous mettions en place le plus rapidement possible un gouvernement fédéral de plein exercice, capable de prendre des décisions équilibrées et de les porter ensemble avec fermeté. C’est ce sur quoi nous comptons tous, sans plus tarder”, a déclaré Philippe alors que sept mois après les élections aucune coalition n’a encore vu le jour.

Le chef de l’Etat a placé sa traditionnelle allocution de fin d’année sous le signe du changement que vivent nos sociétés, aussi bien sur le plan social qu’économique et environnemental.

“Nous vivons une époque charnière. De remise en question de notre modèle social, économique, environnemental. Une époque où beaucoup ont perdu leurs repères. Et qui exige donc de nous une implication plus importante. Ce n’est pas l’heure du renoncement”, souligne-t-il. Et d’appeler à l’action dans une perspective de long terme.

“Pour changer les choses, il faut d’abord être convaincu, et agir en conséquence. Nous sommes responsables de nos actes. Soyons davantage conscients que notre comportement individuel a des implications pour les autres. Ne cédons pas au court-termisme. Privilégions le long terme. En nous investissant dans des solutions dont nous ne verrons pas nécessairement les résultats nous-mêmes. Mais qui bénéficieront aux générations qui nous suivent”, exhorte-t-il.

Le Roi n’entend pas esquiver les maux qui affectent la société, dont il dresse un tableau sans fard où ne sont omis ni les assuétudes, ni la violence qui de verbale peut devenir physique. Il ne cite pas d’exemple mais l’exacerbation d’un discours de haine qui mène à l’incendie d’un centre de demandeurs d’asile à Bilzen occupe tous les esprits. Philippe voit à l’inverse un motif d’espoir dans la force collective qu’il constate chez de nombreux Belges et qui se manifeste dans les marches diverses de ces derniers mois et dans les initiatives sociétales en faveur de plus d’échange et de solidarité.

“Nous ne pouvons pas rester indifférents à l’injustice, à la pauvreté, à l’exclusion. A la violence aussi, trop présente autour de nous: cachée au sein des foyers, sournoise dans l’abus d’alcool et de drogues, en particulier chez les jeunes, insidieuse dans la médisance et le soupçon, explicite dans le langage qui juge et le geste qui détruit”, déclare-t-il.

“Soyons conscients de notre force collective. C’est le mouvement de ceux qui ne se résignent pas. C’est aussi la force tranquille, l’action discrète et puissante de tant de nos concitoyens qui s’engagent pour une société plus humaine”, ajoute-t-il.

La jeunesse occupe une place particulière dans le discours, en écho aux 18 ans de la princesse Elisabeth, héritière du trône, fêtés le 25 octobre en compagnie d’autres jeunes.

“Ils ont exprimé leur foi dans l’avenir. Nous avons vu une jeunesse lucide et prête à s’engager. Avec eux, je crois en l’énorme potentiel de notre pays, en notre capacité collective à relever les défis. A condition d’unir nos forces et de rechercher l’unité dans la diversité, dans le respect des sensibilités de chacun”, conclut le Roi.

Texte et images: Belga