Le Centre d’aide et de prise en charge des radicalismes violents a deux ans : “Nous visons le désengagement, plus que la déradicalisation”

Le centre d’aide et de prise en charge de toute personne concernée par les extrémismes et radicalismes violents, le CAPREV, existe depuis janvier 2017.

– 559 appels en 2018, plus de 1000 appels depuis janvier 2017
– 149 dossiers ouverts, dont 88 font l’objet d’un suivi
– 31 suivis en maisons de justice
– 40 suivis en établissements pénitentiaires

Les suivis sont variables, explique Philippe MASSAY, le directeur du CAPREV. “Sur l’ensemble des appels reçus, dans certains cas, nos équipes se bornent à des entretiens téléphoniques anonymes. Les 149 dossiers ouverts nécessitent eux davantage d’investissements, comme une prise en charge avec les maisons de justice, et un suivi psycho social.”

Les processus varient d’une personne à l’autre, indique encore Philippe MASSAY. “Les entretiens avec les personnes concernent principalement leur parcours, leur réflexion par rapport à leur parcours.” L’objectif n’est pas de déradicaliser, mais de travailler sur la violence. “On vise le “désengagement” de la violence, non la déradicalisation.”

Les résultats? “On constate que beaucoup de personnes ont un parcours critique par rapport à leur expérience de violence. On constate les progrès et nous essayons de les valoriser.” Mais cela reste un pari, conclut-il.

La plupart des cas suivis concerne le radicalisation liée à l’islam. “C’est l’offre qui est sur le marché. Dans les années 70 on aurait mis le focus sur la radicalisation d’extrême-gauche et à d’autres moment sur l’extrême-droite. Mais notre volonté est d’envisager tous les radicalismes violents. ”

Avec Philippe MASSAY, directeur du CAPREV

M, le mag de la rédaction, du mardi au vendredi, à 18h25

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21 mars 2019 - 19h29
Modifié le 21 mars 2019 - 19h33