Le Centre d’Action Laïque réagit au clivage de la laïcité dans le début public à Bruxelles

L’émergence, singulièrement à Bruxelles, lors de la dernière campagne électorale et de la présentation des enjeux en vue du renouvellement de la présidence du PS bruxellois, d’une vision clivante de la laïcité dans le débat public fait réagir le Centre d’Action Laïque (CAL). Sans vouloir s’immiscer dans ce débat ni vouloir confisquer toute acception de la laïcité, le CAL a tenu à rappeler dans une “lettre ouverte à nos représentants politiques” la philosophie qui la sous-tend dans le cadre démocratique belge.

En fin de campagne électorale, le Landerneau bruxellois a été secoué par une polémique concernant des tracts d’Ecolo jugés communautaristes. La pré-campagne pour le renouvellement de la présidence de la fédération bruxelloise du PS est, elle, marquée par la volonté de certains de clarifier le projet autour de la laïcité. Plusieurs clans s’opposent, y compris parmi ceux qui se revendiquent de la laïcité. A chaque fois, des termes ont été utilisés dans les médias, évoquant une laïcité “inclusive”, “ouverte” à une autre qui serait plus “radicale”, “dure”, opposée au “communautarisme” voire synonyme d'”athéisme” ou d'”agnosticisme”.

A cet égard, le CAL rappelle dans cette lettre au politique que la laïcité belge est ce qui “permet à chacun d’adhérer librement à la religion, la philosophie de son choix, d’en changer ou de n’en avoir aucune“. L’exercice de cette liberté repose sur “l’impartialité du pouvoir civil démocratique dégagé de toute ingérence religieuse” permise par la neutralité des services publics.

La laïcité ne s’arrête cependant pas à la neutralité, souligne le CAL. Elle permet le débat et la critique d’une idéologie, d’une doctrine ou d’une foi. “La laïcité est donc le contraire du relativisme qui ouvre la voie aux populistes et extrémistes de plus en plus affirmés aujourd’hui“. En conclusion, le CAL affirme que la laïcité n’a pas besoin d’être assortie d’adjectifs comme “ouverte” ou “inclusive” car “adjectiver revient à la restreindre, à la dénaturer”.

Belga – Photo : Siska Gremmelprez