L’auditrice du Conseil d’Etat rend un avis négatif sur la méga-prison de Haren

L’auditrice du Conseil d’Etat a rendu un avis négatif sur le projet de méga-prison de Haren, concluant à l’annulation des permis d’urbanisme et d’environnement accordés à Cafasso, le consortium chargé de financer, de construire et d’assurer la maintenance de l’établissement, annoncent vendredi les associations opposées au projet.

Les opposants à la méga-prison s’étaient jusque-là refusés à communiquer sur l’avis de l’auditeur – rendu il y a plusieurs semaines, ndlr -, considérant que le calme requis pour la conduite des débats devant le Conseil d’Etat imposait la retenue“, précisent les associations.

Toutefois, “nous devons constater que la partie adverse s’efforce de tirer profit de notre retenue, en foulant au pied les principes élémentaires de la démocratie, et en présentant la méga-prison comme acquise et déjà réalisée, dans les médias comme sur le terrain. Nous avons par conséquent décidé de mettre en lumière l’attitude des promoteurs de ce projet, et de communiquer sur l’état actuel du dossier”, ajoutent-elles.

Début des travaux fin janvier

La prison de Haren, qui comptera 1.190 places, doit être construite sur le site arboré du Keelbeek à Haren. Cafasso, qui a obtenu le permis d’urbanisme fin 2016 et le permis d’environnement en mars 2017, prévoyait dans un premier temps de débuter les travaux au printemps. Le consortium et la Régie des Bâtiments annoncent désormais que le chantier sera lancé dès la fin du mois de janvier.

Un revirement qui ne passe pas parmi les opposants au projet. Ces derniers estiment en effet que les travaux doivent cesser dans l’attente de la décision finale du Conseil d’Etat et tant que tous les recours juridiques n’auront pas été épuisés, afin de “garantir un fonctionnement normal de la justice“.

Le gouvernement Michel, son ministre de la Justice qui a hérité de la tutelle de la Régie des bâtiments, le ministre-président de la Région Bruxelloise, le bourgmestre de Bruxelles disposent chacun de moyens politique, administratif et juridique suffisants et praticables pour stopper le début de chantier“, concluent les associations.