La Première ministre Sophie Wilmès demande la confiance au parlement

La Première ministre Sophie Wilmès a demandé mardi la confiance au parlement. Devant la Chambre, elle a appelé non seulement le monde politique à l’unité mais également la population, en insistant sur le “sens des responsabilités” et le “civisme” qui devraient animer chacun face à la crise du coronavirus.

La cheffe du gouvernement s’est dite “lucide et déterminée” et a qualifié de “danger majeur” la pandémie que le pays doit affronter. “Nous devons coopérer dans une union nationale, main dans la main”, a-t-elle ajouté avant de rendre un hommage appuyé au personnel soignant en première ligne pour accueillir et soigner les malades. Depuis la fin décembre 2018, le gouvernement fédéral est minoritaire et expédie les affaires courantes.

“Nous avons besoin aujourd’hui d’une majorité parlementaire stable”, a-t-elle dit. La confiance que lui accordera la Chambre lui permettra “de disposer d’une capacité totale pour gérer cette crise”. Même si elle sera moindre qu’attendue, cette confiance sera accordée sans difficulté puisqu’elle devrait recueillir au moins 94 voix sur 150. Dimanche soir, dix partis se sont accordés pour donner à l’exécutif des pouvoirs spéciaux pour une durée de six mois, une pratique par laquelle le parlement habilite le gouvernement à modifier des lois pour une période déterminée, sous réserve d’une confirmation à l’issue du délai.

Quatre domaines sont concernés: la santé publique, les affaires sociales et le droit du travail, la sécurité et l’économie.

Outre les partis du gouvernement (MR, CD&V et Open Vld), le PS, la N-VA, le cdH, Ecolo et Groen, le sp.a ainsi que DéFI s’y sont engagés.

En revanche, la question de la confiance n’a pas fait consensus entre les dix formations. Lundi soir, à l’issue d’une nouvelle réunion, la N-VA a fait savoir qu’elle ne soutiendrait le gouvernement Wilmès car il deviendrait de plein exercice alors qu’il n’a même pas de réelle majorité. Les autres partis accorderont quant à eux la confiance.

“Nous exercerons cette confiance loyalement à la lumière de la lutte contre le coronavirus et dans le cadre que je viens de tracer”, a assuré Mme Wilmès. A l’issue des six mois, la Première ministre reviendra devant le parlement pour lui demander à nouveau la confiance. “De cette façon, nous ne dépasserons pas le cadre des affaires courantes pour les sujets qui ne relèvent pas de cette crise”, a-t-elle expliqué.

Le gouvernement Wilmès sera considéré comme de plein exercice pour les questions qui touchent à la crise du coronavirus. Une première concrétisation viendra dès jeudi lorsque la Chambre approuvera les douzièmes provisoires: ceux-ci contiennent une provision d’un milliard d’euros destinés à la lutte contre la pandémie et ses effets.

Pour l’exercice des autres compétences, l’exécutif continuera à œuvrer dans le cadre des affaires courantes. “L’heure est au rassemblement; un rassemblement qui dépasse les rangs de cette assemblée. C’est tout un pays qui doit s’allier dans cette épreuve”, a encore dit la Première ministre. “L’ensemble des formations politiques doivent se montrer dignes de l’accord intervenu en optant systématiquement pour le dialogue, pour des approches constructives et le sens de la mesure des événements”, a-t-elle poursuivi, en appelant à dépasser les “querelles idéologiques stériles” des derniers mois. La Chambre se prononcera jeudi sur la motion de confiance.

La N-VA, premier parti de Flandre, manquera à l’appel. Sur les réseaux sociaux, des nationalistes flamands ont déjà lancé une campagne sous le slogan #nietmijnregering (pas mon gouvernement) relayée par plusieurs membres de la N-VA.

Belga – Photo/Dirk Waem