La précarité énergétique concerne un ménage sur quatre à Bruxelles et le Covid-19 risque d’aggraver les choses

En 2018, plus d’un ménage sur cinq (20,8%) vivait en situation de précarité énergétique en Belgique, selon un baromètre annuel consacré à cette problématique réalisé à la demande la Fondation Roi Baudouin. Une situation qui risque de s’aggraver avec la crise sanitaire du coronavirus.

Cette situation concernait 27,6% des ménages en Wallonie, 25,6% à Bruxelles et 15% en Flandre. La part des ménages vivant en situation de précarité énergétique n’évolue guère depuis 2009. Les personnes qui disposent de moyens financiers limités risquent davantage de consacrer une part proportionnellement trop élevée de leur budget à l’énergie : c’est la précarité énergétique mesurée. Mais elles risquent également de devoir fortement restreindre leur consommation (précarité énergétique cachée) ou de ne pas oser chauffer leur habitation (précarité énergétique ressentie).

Plus d’un tiers des ménages sans emploi (36,4%) sont confrontés à la précarité énergétique qui touche en outre davantage les femmes au sein des familles mono-parentales et les femmes isolées de plus de 65 ans. L’épidémie de Covid-19 risque d’aggraver la situation car les citoyens, confinés chez eux, consomment plus d’énergie, tandis que certains perdent une partie de leurs revenus. Malgré les mesures de soutien décidées par les Régions et les fournisseurs d’énergie, le nombre de ménages éprouvant des difficultés à payer leurs factures une fois la période critique passée risque d’augmenter.

La Plateforme de lutte contre la Précarité énergétique, qui rassemble les différents acteurs concernés a remis 26 recommandations à la Fondation Roi Baudouin. Celles-ci visent en premier lieur à éviter les problèmes de paiement, en aidant, par exemple, les ménages à rechercher le meilleur prix ou à estimer correctement les acomptes. En cas de défaut de paiement, il est recommandé d’apporter une aide au ménage et d’optimaliser les procédures. L’importance d’une bonne communication (autres canaux de communication, langage compréhensible, bienveillance…) est aussi soulignée.

D’autres recommandations visent à garantir le respect des droits et devoirs de chacun. En Wallonie, la Plateforme recommande par ailleurs d’améliorer l’activation du droit au tarif social. À Bruxelles, la procédure actuelle prévoit la pose d’un limiteur de puissance après la mise en demeure, jusqu’à ce que le ménage rembourse la moitié de sa dette électricité. La Plateforme doute de l’utilité d’une telle sanction et demande d’analyser les moyens de supprimer le limiteur de puissance.

Enfin, pour la Plateforme, le déploiement des compteurs digitaux constitue “une opportunité et un levier d’améliorations“. Les ménages précarisés doivent par exemple pouvoir bénéficier gratuitement d’une application qui leur permettrait de suivre et contrôler leur consommation et leurs dépenses énergétiques.

Belga