La Ligue des familles veut mettre en place un dispositif d’accompagnement pour les parents qui se séparent

La Ligue des Familles a présenté mercredi en fin de matinée, à l’hôtel de ville de Bruxelles, une proposition visant à créer un dispositif d’accompagnement pour les parents qui se séparent.

L’idée soutenue par l’association est de proposer un site internet qui rassemble des informations sur les droits et devoirs des deux parties et propose une liste de professionnels de proximité, parmi lesquels des médiateurs familiaux, des psychologues, des avocats et des assistants sociaux. Ce dispositif serait développé au niveau fédéral. Les pouvoirs publics offriraient cinq séances gratuites, par le biais de coupons, pour chacun des différents services.

La Ligue des familles, qui avance que 40% des parents ont connu au moins une séparation, a réuni une soixantaine de professionnels en novembre dernier pour penser ce dispositif. “Cela permettrait aux parents séparés de bénéficier d’une solution identifiable et centralisée, ce qui n’existe pas aujourd’hui”, défend Delphine Chabbert, secrétaire politique de la Ligue des familles. “L’objectif est que cette proposition se retrouve dans la déclaration de politique générale au moment de la formation du prochain gouvernement, après les élections du 26 mai. (…) Rien n’existe vraiment et donc il me semble important qu’on organise cette solidarité. Cette prise en charge aura un coût, mais cela relève d’une démarche de prévention qui vise à prévenir des problèmes plus graves qui ont aussi un coût pour la collectivité, que ce soit en remboursement de soins de santé, en arrêts de travail…”

Une mère seule avec cinq enfants, séparée depuis sept ans, a fait valoir que ce dispositif lui aurait fait gagner deux ans de sa vie. De son côté, la psychologue Isabelle Roskam a remarqué que ce système normaliserait le recours à un psychologue. Plutôt que de considérer ces consultations comme un soutien favorisant un bon déroulement de ces changements de vie, elle estime que cela reste mal vu et que l’ancien partenaire peut même utiliser ces séances pour prétexter un problème d’instabilité et d’irresponsabilité. “Cela encouragerait les gens à aller rapidement voir des professionnels et ça éviterait donc que les situations ne deviennent parfois inextricables parce qu’on n’a pas toujours eu les bonnes attitudes, les bons renseignements sur ses droits…”, estime pour sa part Marie Toussaint, avocate spécialiste en droit de la famille et médiatrice familiale. “Parfois, ça devient très compliqué et très conflictuel. Ce dispositif permettrait aussi de favoriser des modes alternatifs de règlement des conflits”, conclut-elle.

Belga – Photo: Anthony Dehez

Partager l'article

06 mars 2019 - 14h49
Modifié le 06 mars 2019 - 14h49