La géothermie : une source d’énergie encore trop délaissée à Bruxelles

Une source d’énergie inépuisable, respectueuse de l’environnement et gratuite… Qui existe juste sous nos pieds ! Bien qu’encore trop peu utilisée en Région Bruxelloise, la géothermie pourrait bien être la solution du futur pour tout ce qui concerne l’énergie des habitations de la capitale. Jean-Christophe Pesesse fait le point avec ses invités dans Autrement. 

Il convient tout d’abord d’expliquer le principe de la géothermie : “Il faut d’abord creuser un forage vertical, d’une centaine de mètres de profondeur”, explique Pierre Gérard, spécialiste en géothermie. “On va alors faire circuler un fluide qui va se réchauffer au contact du sous-sol. Cette différence de température va être utilisée pour réchauffer le bâtiment en hiver. En été, on inverse le processus“. Cette explication vaut pour la géothermie en système fermé. Pour le système ouvert, le principe est relativement identique : “On va ici puiser de l’eau dans une nappe phréatique pour l’injecter dans une pompe à chaleur avant de réinjecter le fluide, qui sera alors plus froid, dans le sous-sol“.

A Bruxelles, près de 85% des installations sont des systèmes fermés. Le cadre réglementaire doit aussi être respecté, comme l’explique Mathieu Agniel, hydrogéologue chez Bruxelles Environnement : “Il faut un permis d’environnement, délivré par Bruxelles Environnement, que ce soit pour un petit ou un gros projet“.

Seul bémol à cette technique : le prix, environ deux fois plus cher qu’une installation classique. “C’est surtout le prix du forage qui fait augmenter la facture“, réagit Jacques Vercruysse, installateur de systèmes géothermiques. “Mais on s’y retrouve dans le temps. L’installation étant plus performante, c’est donc toujours rentable“.

Et pourtant l’application de cette technique en Région Bruxelloise n’est toujours pas monnaie courante, la faute peut-être à une différence de culture, comme l’explique Pierre Gérard : “Si l’on regarde les pays limitrophes à la Belgique, la géothermie est beaucoup plus dans leur culture. A l’échelle de Bruxelles, ça décolle tout doucement mais on est en retard par rapport à la Flandre notamment”. “Mais on sent qu’il y a tout de même un changement dans les mentalités“, rajoute Jacques Vercruysse.

T.Dest.