Hausse de 8 millions d’euros sur les primes énergies: “Un manque de stratégie” pour le MR bruxellois

Le ministre Maron et la secrétaire d’état Barbara Trachte ont annoncé jeudi l’injection de 8 millions d’euros supplémentaires pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments.

La hausse de 8 millions d’euros du budget consacré à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, annoncée par le ministre bruxellois de l’Energie Alain Maron (Ecolo) est largement insuffisante face aux besoins. Elle pèche par un manque de stratégie en matière d’isolation des bâtiments, a estimé vendredi le groupe MR du parlement bruxellois.

Le ministre Maron et la secrétaire d’état Barbara Trachte ont annoncé jeudi l’injection de 8 millions d’euros supplémentaires pour améliorer les performances énergétiques des bâtiments. Le MR plaide pour une réforme qui permette à la fois une meilleure utilisation des moyens budgétaires à disposition et d’inciter plus efficacement les publics cibles encore trop éloignés du régime des primes – les collectivités, les copropriétés et les propriétaires bailleurs – à réaliser des mesures d’économie d’énergie.

Dans un communiqué, la cheffe du groupe MR, Alexia Bertrand, a rappelé que le ministre Maron a annoncé dans sa déclaration de politique générale vouloir agir en priorité sur la Performance énergétique des bâtiments, avec un objectif de consommation de 100kWh/m²/an en énergie primaire d’ici 2050.

Elle a souligné que les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs fixés étaient estimés 28,7 milliards d’euros d’ici à 2050 soit 956 millions d’euros par an. La rénovation du bâti représente 50 immeubles à rénover par jour, ce qui nécessite, selon elle, la mise en place par le gouvernement bruxellois d’une véritable stratégie d’isolation du bâti. Pour la députée régionale MR, Viviane Teitelbaum, “augmenter le budget des primes sans modifier en profondeur le système pour le rendre plus attractif risque de ne produire aucun effet significatif compte tenu de l’enjeu“.

On constate chaque année une sous-utilisation récurrente des budgets alloués aux primes énergie. En cause, selon le MR, la lourdeur des procédures par rapport au montant parfois dérisoire de la prime. Les libéraux francophones bruxellois estiment que la politique de prime actuelle n’atteint pas les bonnes cibles. Aux yeux d’Alexia Bertrand, plus de 60% des biens étant mis en location à Bruxelles, il faut agir sur les bailleurs, peu attirés par l’effet incitatif des primes.

Selon le MR, sur les 343.800 logements loués en Région bruxelloise, seuls 2.150 avaient fait l’objet d’une ou de plusieurs primes en 2016, ce qui équivaut à 0,6% du parc locatif bruxellois. Entre 2012 et 2017 : 12.760 logements loués ont été concernés, soit à peine 4% des logements mis en location.

Belga