“Frigos disparus” : une campagne-guérilla de Recupel pour récupérer les vieux réfrigérateurs et congélateurs

Une enquête de Recupel, l’asbl chargée de la collecte et du traitement des appareils électr(on)iques et des ampoules usagés, révèle que chaque année, plus de 200 000 réfrigérateurs et congélateurs n’arrivent pas dans un centre de traitement agréé. Une campagne-guérilla “Frigos disparus” a donc été lancée. 

En 2018, 686 459 réfrigérateurs et congélateurs avaient été mis sur le marché. 5 % des vieux appareils se sont vu offrir une deuxième vie et sont toujours utilisés, et 425 612 appareils sont arrivés chez Recupel ou l’un de ses partenaires en vue d’un recyclage correct. Ce sont donc 226 524 réfrigérateurs et congélateurs qui manquaient à l’appel cette même année. Ils n’ont pas rejoint notre réseau : le fabricant, le vendeur ou le consommateur ne les a pas remis à Recupel et ne leur a pas offert non plus de seconde vie. Un acte qui a des répercussions considérables sur l’environnement selon Recupel.

Un réfrigérateur contient des liquides de refroidissement et des gaz d’expansion nocifs. Si ces substances ne sont pas soigneusement éliminées, elles peuvent endommager la couche d’ozone et contribuer au réchauffement climatique. Un appareil mal traité a le même impact que les émissions de CO2 produites par un trajet en voiture de 7 500 kilomètres. La loi stipule que les fabricants d’appareils électr(on)iques ont l’obligation de collecter les produits usagés et de les traiter et les recycler correctement. L’organisme de gestion Recupel a été fondé afin de garantir que cette tâche soit menée à bien. Certains appareils usagés sont cependant collectés et traités en dehors des canaux Recupel.

Les vieux réfrigérateurs contiennent des métaux précieux tels que du cuivre. Les ferrailleurs offrent dès lors 15 € par appareil usagé aux fabricants de cuisines et aux vendeurs d’électro pour extraire ces matières des frigos et ensuite les revendre. “À cause de ce réseau parallèle, de nombreux réfrigérateurs disparaissent des radars et ne sont pas traités correctement. Le gain financier unique génère une perte double pour l’environnement : les matières premières précieuses ne sont pas recyclées et les substances nocives atterrissent dans la nature“, explique Peter Sabbe, CEO de Recupel.

Un label de qualité

Afin de convaincre les détaillants de travailler avec Recupel, l’asbl a lancé le label de qualité « Ici nous recyclons bien ». De cette manière, lorsqu’il achète un nouveau frigo, le consommateur sait à quels commerçants il peut remettre son ancien appareil l’esprit serein. “Nous sommes contents de voir que de nombreux fabricants de cuisines et vendeurs d’électro soutiennent notre action. Il s’agit de la seule option correcte pour ceux qui attachent de l’importance à la protection de l’environnement“, poursuit Peter Sabbe. Bien entendu, le consommateur peut aussi toujours se rendre au parc à conteneurs pour se débarrasser de ses appareils usagés.

T. Dest / Image: Mark De Geest