Foyer Schaerbeekois : les détecteurs de fumée n’avaient pas été remplacés

Le 17 janvier 2017, une femme enceinte perdait la vie dans l’incendie d’un logement social du foyer schaerbeekois dans le quartier de Helmet. Elle avait sauté du 3e étage pour échapper aux flammes. Le Foyer schaerbeekois a été renvoyé en correctionnelle pour homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution, coups et blessures involontaires et incendie involontaire. Le procès a commencé aujourd’hui

L’avocat qui représente le mari de la jeune femme décédée dans l’incendie d’un logement du Foyer Schaerbeekois le 17 janvier 2017 a estimé devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, qu’il y avait un lien causal entre faute et dommage, rendant le Foyer Schaerbeekois coupable d’homicide involontaire. Pour l’avocat, la faute commise est de ne pas avoir remplacé les détecteurs de fumée, comme ils auraient dû l’être au bout de 10 ans. Cette faute a causé la mort de l’épouse de son client, selon lui. “Il y a un lien de causalité évident, ne fût-ce que parce que les services d’incendie auraient pu être appelés plus tôt si les détecteurs avaient été opérationnels. La victime aurait alors peut-être pu être sauvée“, a-t-il expliqué.Il a demandé une somme provisionnelle de 25.000 euros à titre de dommages et intérêts pour son client ainsi que pour les enfants de celui-ci. Interrogés comme témoins, le président et la vice-présidente du Foyer Schaerbeekois ont donné quelques explications à ce propos. “Un fournisseur avait été désigné à la suite d’un appel d’offres. Des détecteurs de fumée avaient été livrés et certains avaient déjà été placés. Le travail n’a pas pu se poursuivre tout de suite en raison du départ à la pension du contre-maître“, a notamment expliqué la vice-présidente. Le procès se poursuivra mardi prochain à 09h00 avec la suite des plaidoiries de la partie civile, le réquisitoire et les plaidoiries de la défense.

Un incendie s’était déclenché, le 17 janvier 2017, dans un appartement d’un immeuble du Foyer Schaerbeekois, une Société Immobilière de Service Public (SISP), rue Séverin à Schaerbeek. L’habitante, une jeune mère enceinte de son quatrième enfant, Anitha, était décédée après s’être défenestrée en tentant d’échapper aux flammes. Son mari, lui aussi présent, avait pu s’extirper de l’appartement après avoir sauvé leurs trois enfants. Deux d’entre eux ont toutefois été gravement brûlés. Le rapport de l’expert conclut que l’incendie était accidentel. Mais il est ressorti de l’enquête que le bâtiment était vétuste et que les détecteurs de fumée de certains appartements n’avaient pas été remplacés conformément aux normes de sécurité. Le Foyer Schaerbeekois, en tant que personne morale, a finalement été renvoyé en correctionnelle pour homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution, coups et blessures involontaires et incendie involontaire.

■ Un reportage de Marie-Noëlle Dinant et Yannick Vangansbeek