Formation fédérale : le coronavirus pousse à l’action

Le PS a confirmé dimanche matin la tenue, à 11h00, d’une réunion du bureau du parti consacrée aux discussions en cours pour former un gouvernement fédéral. Celles-ci ont connu un coup d’accélérateur samedi soir lors d’une réunion de plusieurs heures entre présidents des partis socialistes et libéraux, de la N-VA et du CD&V. Il s’agit de la première rencontre axée sur le contenu depuis les élections du 26 mai dernier.

Mesures de sécurité autour du coronavirus obligent, il n’y aura toutefois pas de présence physique au boulevard de l’Empereur, a précisé le porte-parole du PS. La réunion aura lieu électroniquement à 11h00.

Les partis francophones autour de la table resteront muets quant au contenu des discussions en cours, et même de leur tenue. Comme au PS, du côté du MR, le responsable de la communication a reçu pour consigne de ne faire aucun commentaire sur l’évolution de la situation politique.

Les présidents des partis socialistes, libéraux, de la N-VA et du CD&V se sont réunis jusqu’à 02h00 dans la nuit de samedi à dimanche pour tenter de s’accorder sur la formation d’un gouvernement fédéral. Ils reprendront leurs échanges dimanche. La gestion des conséquences du coronavirus a en effet incité les protagonistes à accélérer le pas pour mettre en place un gouvernement fédéral de plein exercice. La réunion entamée samedi soir était la première axée sur le contenu à proprement parler depuis les élections du 26 mai dernier.

Les informations se succèdent depuis quelques jours sur la mise en place d’un gouvernement d’urgence, auquel participeraient les socialistes et la N-VA, mais qui pourrait coûter son poste de cheffe de gouvernement à Sophie Wilmès (MR). Sauf que les socialistes francophones, qui réunissent à distance leur bureau, dimanche à 11h00, ne veulent pas changer de capitaine au milieu de la tempête, a fait savoir samedi le boulevard de l’Empereur.

Samedi midi, le président de la N-VA Bart De Wever a appelé à la constitution d’un gouvernement d’une durée d’un an pour faire face à la pandémie et au risque de récession qu’elle entraîne. Mais il n’en a pas dit plus sur les partenaires ou l’identité du “capitaine”.

Jusqu’il y a quelques jours à peine, les missionnaires royaux successifs avaient constaté qu’une alliance entre le PS et la N-VA n’était pas possible, pas plus qu’une Vivaldi (socialistes, écologistes, libéraux, CD&V). Dans une situation de crise, où les finances publiques continuent en outre de se dégrader, une telle issue risque néanmoins de discréditer une bonne partie de la classe politique et faire le jeu des extrêmes (qui, si l’on en croit un récent sondage, ont le vent en poupe), a-t-on commenté samedi à bonne source.

Les présidents de la Chambre et du Sénat travaillent donc sur l’hypothèse d’un gouvernement d’urgence, où les deux grands partis PS et N-VA seraient présents.

Le scénario d’une alliance rassemblant les socialistes et les nationalistes flamands risque aussi de faire grincer des dents au PS où les réticences sont vives à convoler avec la N-VA, après avoir passé des mois à refuser cette éventualité.

Belga