La FGTB dénonce les inégalités contre les intérimaires : “Ils gagnent jusqu’à 91 € de moins par semaine”

Des militants de la FGTB, accompagnés d’acteurs, ont interpellé les passants devant la Bourse de Bruxelles ce mercredi pour les sensibiliser à la problématique des intérimaires. Un travailleur intérimaire sur cinq ne reçoit pas les chèques-repas auxquels il a pourtant droit, dénonce la FGTB à l’occasion de sa semaine de l’intérimaire.

Légalement, les travailleurs intérimaires ont droit, tout comme les travailleurs fixes des entreprises, aux avantages que représentent les chèques-repas et les éco-chèques. Mais selon une enquête interne du syndicat socialiste, menée auprès de ses représentants au sein des entreprises, 20% des intérimaires ne les perçoivent pas.

Les travailleurs intérimaires sont également largement privés d’autres avantages prévus pour les employés, comme les cadeaux de fin d’année, les primes pour naissance ou mariage, les jours de congé supplémentaires… Ils ne disposent pas non plus de l’assurance hospitalisation, qui n’est tout simplement pas prévue pour eux. “Dans les cas les plus extrêmes, les avantages non attribués représentent un manque à gagner de 91 euros par semaine, soit 364 euros par mois”, dénonce Werner Van Heetvelde, président de la Centrale générale de la FGTB. “Le monde politique affirme que le travail intérimaire est égal au travail salarié, mais c’est faux, il y a beaucoup de discriminations.”

“L’intérim doit rester temporaire”

Le syndicat a proposé, au niveau sectoriel, l’implémentation d’une prime intérimaire forfaitaire pour compenser les avantages dont est privée cette catégorie de travailleurs. Une proposition balayée par les patrons, alors “qu’elle existe en France et en Allemagne”.

Le patronat veut par contre entériner le contrat à durée indéterminée dans l’intérim. “Hors de question”, pour le front commun syndical. “L’intérim doit rester temporaire, et le CDI ne ferait que bétonner les désavantages du système”, estime Werner Van Heetvelde. “On ne crée pas d’emplois comme ça”, conclut-il. Les négociations sont donc complètement bloquées dans ce secteur. (avec Belga)

  • Images et interview de Nicolas Franchomme.

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18 octobre 2017 - 16h52
Modifié le 18 octobre 2017 - 17h59