Fatiha revient sur son agression filmée à Anderlecht : “Laissez la police faire son travail”

Fatiha est revenue pour la chaîne Almouwatin TV sur l’agression dont elle a été victime le 30 décembre dernier à Anderlecht. 

Les images ont particulièrement choqué de nombreuses personnes, depuis leur diffusion voici une semaine sur YouTube : une femme a été agressée par un homme, le dimanche 30 décembre, sur la chaussée de Mons à Anderlecht, non loin de la station de métro La Roue. L’attaque a été filmée par une caméra de surveillance privée et les images ont depuis lors été publiées sur Internet.

 

Face aux nombreuses réactions, Fatiha, la mère de famille de 47 ans agressée dans la vidéo, a accepté d’en dire plus quant à cette attaque dont elle a été victime, sur la chaîne YouTube d’Almouwatin TV, une chaîne de télévision belge qui diffuse principalement ses programmes sur Internet.

Lors de ce témoignage, Fatiha s’explique sur son agression : “Je n’ai rien compris. J’ai pris un coup, et j’ai vu noir ensuite. Je ne sais même pas si j’ai perdu connaissance. (…) J’ai eu des blessures au nez, à la mâchoire et aux oreilles. J’ai eu la plus grosse peur de ma vie”. Elle confirme avoir reconnu son agresseur sur les photos proposées par la police.

Elle lance également un appel : “Actuellement, ce que je voulais dire et surtout souligner aux jeunes, c’est que je vous demande de ne rien faire. Mon dossier est à la police. Une plainte a été déposée. Ils sont occupés à mener l’enquête et à faire leur travail. Je comprends votre colère mais laissez la police faire son travail et justice sera rendue”.

La zone de police Bruxelles-Midi confirme qu’aucun suspect n’a encore été appréhendé dans cette affaire et indique poursuivre son enquête.

L’émotion suscitée par la vidéo révèle le malaise des femmes voilées

“Ce genre de vidéos va susciter beaucoup d’émotion parce qu’on est dans un climat où la femme musulmane voilée se fait systématiquement attaquer. Elle est la cause de beaucoup de maux. Elle est refusée lors d’entretiens d’embauche. Elle est refusée dans certaines universités. Elle ne peut pas aller travailler. Elle ne peut pas étudier comme elle le veut. Dès qu’on s’attaque à une femme musulmane, il y a aussi le raz-le-bol de se dire, on en a marre d’être tout le temps prises pour cibles”, explique Ihsane Haouach du collectif “Les Cannelles”.

Gr.I. – Photo : capture Almouwatin TV/YouTube

  • Reportage de Catarina Letor et Morgane Van Hoobrouck