Escroqueries dans le milieu des gens du voyage : 79 inculpés renvoyés en correctionnelle

La chambre du conseil de Bruxelles a renvoyé en correctionnelle, lundi, 79 des 80 inculpés dans le dossier qui concerne une vaste escroquerie autour de la vente de véhicules d’occasion.

Cette enquête autour d’une escroquerie à grande échelle dans le milieu des gens du voyage avait mobilisé, en mai 2019, d’importants moyens policiers pour mener simultanément des dizaines de perquisitions, essentiellement au sein de la communauté des gens du voyage.

La chambre du conseil de Bruxelles a suivi en majeure partie les réquisitions dressées par le parquet fédéral qui demandait le renvoi en correctionnelle des 80 inculpés dans ce dossier. Seul l’un d’eux a bénéficié du non-lieu. Les inculpés ont néanmoins encore la possibilité de faire appel devant la chambre des mises en accusation.

La principale prévention retenue à charge des inculpés par le parquet fédéral est l’escroquerie. Ce sont 504 faits de ce type qui ont été recensés. Le parquet fédéral avait demandé le renvoi en correctionnelle des inculpés pour tentative d’escroquerie, extorsion, organisation criminelle, faux, blanchiment, recel, rébellion armée, corruption, accès non autorisé à des systèmes informatiques et rétention d’information, mais aussi pour des infractions économiques et des infractions liées à la détention d’armes, sur une période infractionnelle globale allant de 2014 à mai 2019.

Voir aussi : “Ils nous ont pris nos caravanes et nous ont laissés sur le trottoir”: la communauté rom dénonce l’opération policière (vidéo)

Le dossier concerne une organisation criminelle responsable d’escroqueries via l’achat de véhicules d’occasion et dont les principales victimes sont les vendeurs, des particuliers qui mettaient en vente leurs véhicules via des annonces postées sur des sites web spécialisés.

De prétendus acheteurs répondaient aux annonces. De faux virements étaient ensuite effectués devant le vendeur, à qui était montrée sur un téléphone ou sur une tablette une fausse confirmation d’envoi de virement bancaire. Puis le véhicule “acheté” était rapidement exporté vers l’étranger.

Plus de 200 perquisitions en Belgique et en France

Dans cette affaire, une mobilisation considérable de forces de police a mené, le 7 mai 2019, à une vague de perquisitions en région bruxelloise et en région carolorégienne, mais aussi en France, essentiellement sur des sites occupés par des gens du voyage, et à l’interpellation d’une cinquantaine de personnes.

Ce sont 90 caravanes, 91 voitures et 34 biens immobiliers qui ont été saisis ainsi que des bijoux, de l’argent liquide et des armes. Par ailleurs, de nombreux mandats d’arrêt européens ont été délivrés à l’encontre de suspects à l’étranger.

Dans les jours et semaines suivantes, d’autres perquisitions ont été orchestrées dans le cadre d’enquêtes liées à ce “dossier mère”, visant, elles, les “facilitateurs” des arnaques à la vente de véhicules d’occasion.

Ce sont notamment un commissariat de la police locale de Roux, près de Charleroi, et des locaux des unités spéciales de la police fédérale à Etterbeek, en région bruxelloise, qui ont été perquisitionnés, mais aussi une étude notariale, une banque, un garage automobile ainsi que la DIV, le service d’immatriculation des véhicules.

Ces interventions ont abouti à d’autres inculpations, notamment de policiers, pour corruption, blanchiment d’argent et faux.

Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq

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30 mars 2020 - 14h05
Modifié le 30 mars 2020 - 16h45