Esclavage en Libye : “Enfin, l’opinion publique s’offusque”

Le 14 novembre dernier, une journaliste de CNN a filmé en caméra cachée une vente aux enchère de migrants en Libye. Depuis la diffusion du reportage le 14 novembre dernier, le monde entier s’indigne. M le Mag de la rédac fait le point sur la situation. 

Le 25 novembre dernier à Bruxelles, une manifestation contre l’esclavage des noirs en Libye avait réuni un millier de personnes. L’occasion de protester contre le traitement que subissent les migrants durant leur parcours, et en particulier en Libye, mais aussi de rappeler que cette situation n’est pas nouvelle.  Si l’opinion publique ne s’indigne qu’aujourd’hui à cause du choc provoqué par les images de CNN, cela fait des mois, voire des années que plusieurs organisations internationales dénoncent une situation quasi-inimaginable de par sa cruauté, explique Valérie Michaux d’Amnesty International sur le plateau de M. Viols des femmes migrantes, graves violations des droits humains dans des centres de détention, réseaux de travail forcé … La négrophobie en Libye fait des ravages et l’Union européenne semble y contribuer.

Le pacte signé entre l’Italie et la Libye, soutenu et financé par l’Union européenne permet de stopper les migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe à leur arrivée sur les côtes libyennes. “Plutôt que d’avoir une véritable politique migratoire, l’Union européenne a décidé d’externaliser ses frontières”, explique Arnaud Zacharie secrétaire général CNCD-11.11.11 (Centre national de coopération au développement). Ce plan soutiendrait en fait financièrement les garde-côtes libyens pour qu’ils placent les migrants dans des centres de détention. C’est à partir de là qu’ils se retrouvent livrés au trafic d’êtres humains. Selon Arnaud Zacharie, les pays européens qui financent ce plan sont tous responsables. “Plusieurs milliers d’euros belges servent à financer les garde-côte libyens”, affirme-t-il. “On laisse ainsi les migrants à la merci des trafiquants”.

Face à cette situation, Amnesty international réclame la mise en place de voies légales et sûres d’immigration. Pour Arnaud Zacharie, il faut régler le problème à la racine et s’attaquer à réduire les inégalités entre l’Europe et l’Afrique.

Bruxelles 25 novembre 2017 : Sit-In contre l'esclavage en Lybie

Ce que les mainstream ne vous diront pas!La manifestation s'est déroulée de manière pacifique.La foule était composée de citoyens : responsables d'associations,militants mais aussi de parents accompagnés de leurs enfants.Kemi Seba est venu en soutien,non en organisateur, sa seule présence n'autorise pas les média belges et étrangers à attribuer des intentions anti-sémites et extrémistes à l'organisation.Le rassemblement s'est terminé dans le calme jusqu'à ce que les forces de l'ordre, interdisent l'accès aux voies principales pour quitter les lieux. S'en sont suivis des coups envers les passants (hommes & femmes), jets d'eau et de gaz lacrymogènes (aussi sur les enfants !).C'est à ce moment que les média mainstream arrivent, immortalisent une foule agitée et qualifient le rassemblement d'émeute!C'est ce moment que choisissent les politiques pour sortir de leur mutisme et s'exprimer non sur les causes du rassemblement mais sur les conséquences liées à l'abus de pouvoir et à la violence gratuite de la police envers les citoyens présents!Depuis, l'information rapidement relayée ne cesse de croître sans que n'ait été donnée la parole ni aux organisateurs, ni aux manifestants sur place.Une cinquantaine de jeunes entre 15 & 18 ans ont été arrêtés pour entrave à l'ordre public.C'est ce que le système veut qu'on retienne de ce qui fût une des plus grande mobilisation africaine en Belgique !Il est temps pour chacun de comprendre que les afro descendants sont conscients et qu'ils en ont assez d'être traités comme des citoyens de seconde zone, exclus et dévalorisés parce qu'ils sont Noirs!

Publié par A4TV sur dimanche 26 novembre 2017

 

Pour en parler : Arnaud Zacharie, secrétaire général CNCD-11.11.11 (Centre national de coopération au développement) et Valérie Michaux, Amnesty International.

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30 novembre 2017 - 19h42
Modifié le 30 novembre 2017 - 19h50