Enseignement supérieur : malgré les craintes, le taux de réussite à la hausse cette année

Étudiante Examen - Illustration Belga

A rebours de beaucoup de craintes, la session d’examens de juin organisée dans l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles a débouché sur des chiffres globaux de réussite à la hausse, selon les données collectées par la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR).

Dans l’ensemble des six universités francophones, le taux de réussite lors de cette session de juin progresse de 9% en moyenne. Dans les Hautes écoles et les écoles supérieures des arts, la tendance est à la hausse de l’ordre de 5 à 10%. D’habitude, les variations ne dépassent guère le pour cent d’une année sur l’autre.

De plus, alors que beaucoup redoutaient que les difficultés d’enseignement générées par le confinement allaient pousser nombre d’étudiants à jeter l’éponge avant la session de juin, on constate au contraire cette année un taux d’abandon en recul de 2 à 5% par rapport aux années précédentes. Selon les chiffres du Cref, le taux de participation lors de la session de juin dans les universités fut ainsi de 89%, contre 87% les trois années précédentes.

“La crainte d’une augmentation de décrochage ne s’est heureusement pas matérialisée”, a commenté lundi la ministre Glatigny. “Les chiffres semblent même indiquer le contraire. Les étudiants ont fait preuve de résilience dans des conditions difficiles, et la consigne de bienveillance adressée aux professeurs, eu égard aux circonstances particulières, a été respectée”

La FEF critique par rapport aux conditions de passage des examens

La Fédération des étudiants francophones (FEF), relayée par l’opposition PTB, redoutait que cette session de juin ne se transforme en hécatombe dans les rangs étudiants. Les résultats semblent donc démentir ces craintes mais la FEF souhaite qu’on n’oublie que les conditions étaient particulièrement complexes pour les étudiants. “Un taux de réussite amélioré dans ces conditions d’étude éprouvantes ne peut être considéré comme un bilan satisfaisant”, juge l’organisation estudiantine. “Cela ne peut légitimer ou excuser la situation dans laquelle des dizaines de milliers d’étudiants ont été mis durant toute la période de confinement”.

Les balises communes mises en places par la ministre avec les établissements supérieur pour la session d’examens n’ont pas permis de répondre à l’ensemble des craintes des étudiants, estime la FEF, selon qui le respect de ces balises par les établissements a d’ailleurs été “plus que bancal”. Pour la FEF, la satisfaction générale actuelle autour de ce taux de réussite en hausse malgré les “conditions déplorables de la session ne fait que montrer la logique quantitative de notre enseignement au détriment de la qualité”.

D’après elle, cette hausse de la réussite s’est faite au prix “d’un stress, d’inquiétudes et de détresse psychologique importante” auprès des étudiants. Sur base de cette expérience, la FEF demande que de nouvelles balises soient mises en place “afin que la seconde session ne soit pas aussi chaotique”.

Pour la ministre Glatigny, l’heure est logiquement à la satisfaction. “Nous voulions garantir l’acquisition de compétences et la valeur des diplômes en cette fin d’année académique, en dépit des circonstances exceptionnelles. Le taux de réussite en hausse pour cette session d’examens et le taux d’abandon stable, voire en diminution, prouvent que la majorité des étudiants ont pu s’adapter à l’enseignement à distance, malgré le stress engendré. Je tiens à remercier les professeurs qui ont fait preuve de bienveillance et ont travaillé pour que cette fin d’année se déroule dans les meilleures conditions possibles, et à féliciter les étudiants pour leur courage et leur capacité de résilience”.

Les étudiants qui ont échoué en juin pourront, comme de coutume, se présenter en seconde session à partir de la fin du mois d’août. La Fédération Wallonie-Bruxelles compte au total quelque 230.000 étudiants inscrits dans le supérieur.

En raison de la pandémie et des mesures de confinement, la grande majorité de cours ont basculé, parfois de manière un peu improvisée, dans un enseignement à distance grâce aux nouvelles technologies. Pour éviter tout concentration d’étudiants, beaucoup d’examens ont également été organisés à distance. Nombre de stages, ainsi que la confection de travaux de fin d’études, ont aussi été perturbés par ces circonstances exceptionnelles.

Belga